Invité de l’émission « Mirador » de FIM/FM ce jeudi 20 mai, le leader du parti MPDG et ancien ministre est revenu sur l’impasse actuelle dans laquelle est plongé le processus de renouvellement des organes décisionnels de l’instance faîtière du football guinéen.
Dans son décryptage, l’ex-ministre des Sports situe les causes de cette crise à deux niveaux : la clanisation à outrance et la vendetta. Le tout favorisé, affirme-t-il, par les velléités d’immixtion du politique dans le football depuis des années. En clair, l’ancien ministre dénonce en filigrane les dernières tentatives de médiation jouées par le président Alpha Condé entre les principaux protagonistes du football guinéen. De passage, il fait des révélations sur d’autres tentatives d’immixtions du chef de l’Etat dans la gestion du football. Des faits qui remontent à 2016 et 17 et dont il fut témoin à l’époque en sa qualité de ministre des Sports d’alors. Lisez plutôt ses commentaires de la question au micro de nos confrères de Fim ce matin :
«Le résumé qu’on peut faire de l’arène footballistique guinéenne, est à deux niveau : la clanisation à outrance et la vendetta habituelle. La clanisation à outrance… parce que vous avez les mêmes clans qui se combattent chaque jour ou reviennent sous des formes nébuleuses chaque fois. Ce, depuis l’époque du président Lansana Conté jusqu’aujourd’hui. Actuellement, les ténors de ces clans ont pour noms Antonio Souaré, Salifou Super V et tout récemment donc des ramifications qui atteignent les Bouba Sampil, KPC etc… Tant que ce système de clans ne disparaitra pas dans l’arène footballistique guinéenne, le football guinéen continuera à trainer et trainera.
Ensuite, il y a la vendetta à outrance. Mais partout où on parle de clan, on parlera de vendetta. Celle-ci est une espèce de rage qui vous pousse à vous venger perpétuellement et éternellement de votre challenger ou même de votre ennemi. Parce que nous avons quitté le stade de l’adversité pour tomber dans le stade de l’inimitié, ce qui est grave. En 2016 pour la petite histoire, pourquoi je ne veux pas intervenir, il y a eu en 2016-2017, une tentative encore d’immixtion du politique dans le football. C’était à mon temps. Le président Alpha Condé comme on le connait bien très politique, hyper politique, nous avait convoqués à Sékhoutoureya. Ce jour, il m’avait convoqué avec le Premier ministre Kassory, Salifou Super V, Antonio Souaré et nous avons eu un huis-clos. Ce jour donc, les premières velléités d’immixtion du politique dans le football ont commencé. En tout cas à ma connaissance, le président Alpha Condé qui convoque son ministre des Sports, c’est une pratique ordinaire. Ce qui est normal. Il est mon chef hiérarchique et il peut le faire. Mais qu’il convoque les acteurs du football, Antonio Souaré, Super V plus le Premier ministre Kassory, il y a donc là un rapprochement incestueux entre le politique et le football. Ce jour, j’ai conseillé le président de la République, à deux, de me laisser faire s’il me faisait confiance de me laisser faire. Parce que je craignais justement que la Guinée ne s’embourbe dans des crises interminables avec les organisations faitières comme la CAF et la FIFA. Je ne sais pas… puisque j’étais son fils spirituel, chéri à l’époque, il a dû m’écouter. Il m’a dit je te fais confiance, gère la suite comme bon te semblerait (….) Donc, le fameux comité de normalisation est né et a été dirigé par monsieur Nabé et monsieur Tham Amadou », a-t-il fait les confidences.