Ce 19 juillet 2019, un jeune cadre guinéen de 31 ans du nom de Dr Mamoudou Barry a été assassiné, à Rouen. Un an après ce crime à caractère raciste, l’émotion est toujours vive. Sa famille, ses proches, ses collaborateurs et connaissances sont encore sous le choc. À l’occasion de ce premier triste anniversaire de la disparition de Dr Mamoudou Barry, plus d’une centaine de personnes dont les maires de Canteleu, de Rouen et la députée de Seine-Maritime ont répondu présent à la marche blanche organisée ce samedi à son honneur par « le collectif justice pour Mamoudou » et « le collectif cadre Normandie ».
« Mon mari est mort à cause de sa couleur de peau, parce qu’il est noir. Personne ne mérite de mourrir à cause de sa couleur de peau, qu’il soit noir, blanc, jaune ou autre. Je ne suis pas animée par un esprit de vengeance, mais je souhaite que justice soit rendue à mon mari pour sa fille qu’il ne verra jamais grandir. Pour que quand ma fille me demande qu’est-ce nous avons fait quand son père a été assassiné que je puisse lui dire que celui qui a commis ce crime a été condamné par la justice », lance en larme Fatoumata la veuve de Dr Mamoudou Barry.
Sur la même lancée, les collectifs organisateurs de la marche ont réclamé justice pour le défunt. « Nous n’avons pas organisé cette marche blanche pour refaire l’histoire, mais pour réclamer que le droit soit dit dans cette affaire. Et aussi dire qu’on est aux côtés de la famille Barry et de toute personne qui se reconnaîtrait dans cette tragédie que nous qualifions de raciste pour défendre le droit parce que c’est ce que nous réclamons depuis le début. On espère que l’Etat français qui est un Etat de droit va continuer à accompagner jusqu’à ce que justice soit rendue à notre frère Mamoudou Barry », souhaite Abdoulaye Bah président du collectif justice pour Mamoudou Barry.
Les élus de Rouen, de Canteleu et de Seine-Maritime aussi ont promis pour leur part de rester aux côtés de la famille jusqu’à ce que justice soit rendue dans cette affaire.
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Quelques mois après ce crime, le prévenu Damien Aktas 30, a été entendu par un juge et les faits ont été qualifiés « de coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner aggravé par un caractère raciste », explique un proche du défunt qui dit ne pas comprendre pas cette qualification. Toutefois Khalil Keita souhaite que la justice revienne sur sa décision et requalifie les faits.
Cette journée a été également marquée par l’inauguration de la place du Docteur Mamoudou Barry à Canteleu endroit où a eu lieu l’agression mortelle du regretté et un dépôt de gerbes de fleurs. Une décision des autorités municipales de Canteleu et de Rouen afin d’immortaliser le jeune chercheur franco-guinéen.
La marche blanche qui a débuté à l’esplanade de la faculté de droit et des sciences économiques de Rouen, s’est terminée au palais de la justice. Marche au cours de laquelle les manifestants scandaient des slogans comme « justice pour Mamoudou, justice pour Docteur et stop au racisme ».
Fatoumata Dalanda Bah et Liz Sylla de retour de Rouen