L’ancien président de l’Assemblée nationale Amadou Damaro Camara devait comparaître de force ce mardi 6 juin devant la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF). Mais comme lors des précédentes audiences, il a encore brillé par son absence. Que s’est-il passé ? Selon le représentant du ministère public – chargé de l’exécution du mandat d’amener lancé depuis le 27 avril contre l’ancien député –, Damaro doit faire des examens médicaux qui ne peuvent se faire qu’à l’hôpital. Et que, « selon toujours le rapport médical, si monsieur Amadou Damaro Camara ne passait pas ses examens, il risque donc de faire un accident cardiovasculaire ».
Sur le rapport du médecin, la partie civile fait une autre interprétation. « Selon les recommandations du médecin, le prévenu peut bien comparaître. Et c’est en quelque sorte les conclusions sur lesquelles son médecin traitant a abouti. C’est un document qui n’empêche pas monsieur Amadou Damaro Camara de comparaître », a répliqué un avocat de la partie civile.
Pour mettre fin à la polémique sur le rapport médical, Mohamed Lazard Bauret, le représentant du ministère public, a sa petite idée. Il croit que le juge devrait demander l’avis du médecin pour mieux comprendre le contenu de son rapport. « Ce qui est à mon sens, très visible, c’est bien le risque élevé d’un accident cardiovasculaire. Et pour plus d’explications, il serait judicieux de demander l’avis de ce médecin pour vous expliquer de manière succincte la pathologie observée chez le détenu et pour éventuellement le dire de manière précise. Puisque, les médecins tout comme les magistrats sont sous serment, devant votre cour, il vous dira en quoi la pathologie développée par monsieur Amadou Damaro Camara ne lui permet pas de prendre part à la tenue d’une audience publique », a suggéré Bauret.
Après cette suggestion du parquetier, le président de la Cour Francis Kova Zoumanigui a renvoyé l’affaire au jeudi 8 juin 2023 pour la suite des débats.