C’est par leur dossier que le juge Francis Kova Zoumanigui a ouvert l’audience de ce jeudi 4 mai. Il l’a aussi terminé avec le même dossier. Entre temps, le deuxième dossier inscrit au rôle de l’audience a été appelé pour laisser du temps au procureur spécial de la CRIEF de donner suite au mandat d’amener lancé le 27 avril contre Amadou Damaro Camara – l’exécution sera finalement suspendue en raison de l’état de santé de l’ancien président de l’Assemblée nationale.
A la reprise de l’audience, à 15 heures, les trois prévenus à savoir Michel Kamano, Zenab Camara alias Zée Pharell et le Chinois Jin Sun Cheng dit Kim. Des trois, Michel Kamano est appelé à la barre pour la suite de son interrogatoire. Cette fois-ci, l’accusé faisait face aux questions de ses avocats et ceux de ses co-détenus.
En répondant aux questions, Michel Kamano est resté droit dans ses bottes : il n’y a eu ni détournement, ni blanchiment d’argent, encore moins de corruption sur les 15 milliards de franc guinéen qui devraient servir à la construction du siège de l’Assemblée nationale. Selon lui, ce montant représentait une partie des 10% des 40 millions de dollars, budget de construction du siège de l’Assemblée nationale – le reste devrait être débloqué par la Chine.
Les 15 milliards n’ont cependant pas servi au projet, selon Michel Kamano. Du moins intégralement. Sept milliards auraient servi à payer les primes des députés lors de la rentrée parlementaire de l’Assemblée nationale en 2020, alors que trois milliards ont servi à préparer le site sur lequel sera bâti. Et les cinq milliards, sont restés dans le compte de l’Assemblée jusqu’au 5 septembre et l’arrivée du CNRD.
Expliquant l’affectation d’une partie des 15 milliards à autre chose que le projet de construction du siège de l’Assemblée, Michel Kamano dira que c’est une affectation interne permise par la loi. Et si l’Assemblée l’a fait, c’est parce qu’elle n’avait pas encore reçu sa subvention de l’Etat. « Si nous n’avions pas les 15 milliards, on aurait demandé à la BCRG de nous payer une avance pour ne pas bloquer le fonctionnement de l’administration. Elle (la Banque centrale) allait alors se payer dès réception de la subvention », a-t-il expliqué.
Selon Kamano, les 7 millions étaient à retourner dans le budget du projet dès réception de la subvention.
« Les questions financières, c’est Damaro et moi »
En se défendant, Michel a aussi défendu ses deux co-accusés. Selon lui, c’est deux n’ont rien à voir dans ce procès étant donné que les questions financières ne relèvent que de lui et de Damaro dans une moindre mesure. « Les questions financières, c’est moi », a dit cet économiste de profession. « La deuxième questeur (Zenab Camara), j’étais étonné de la voir avec nous au haut commandement de la gendarmerie (lors de l’enquête préliminaire) …Elle était chargée des questions matérielles, pas des questions financières. Elle n’intervient sur aucune partie de la chaîne financière à l’Assemblée nationale », a dit l’ancien premier questeur de l’Assemblée nationale.
Michel Kamano est également étonné de voir le Chinois Jin Sun Cheng dit Kim à la CRIEF. « A chaque fois que je le vois ici, je me demande mais qu’est-ce qu’il fait ici », a-t-il exprimé.
Michel Kamano a indiqué que Kim, en tant que chargé des travaux, a bien exécuté le contrat…