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Covid-19, une aubaine liberticide entre les mains du pouvoir ? La belle acrobatie de Bouréma Condé

La marche du 8 juillet en particulier et les manifestations politiques en général, se sont invitées au point de presse animée dans l’après-midi de ce mardi à Conakry par les ministres Bouréma Condé et Damantang Albert Camara. La presse a mis à profit cette occasion pour rappeler les autorités du pays sur le fait que celles-ci donnent apparemment l’impression de vouloir se servir du contexte sanitaire actuel marqué par la pandémie de Covid-19 pour systématiquement empêcher toute manifestation hostile au régime.

La question a été posée parce qu’en répondant un peu plutôt à celle concernant la marche du FNDC annoncée pour le 8 juillet, tous les deux conférenciers ont laissé entendre que le contexte n’est pas propice à un tel événement. Pendant que le dé-confinement est en train de devenir une réalité, notamment avec l’ouverture des classes depuis hier lundi 29 juin.

En réponse, le ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, le général de brigade Bouréma Condé a réagi en ces termes : « …Vous avez dit qu’il y a des mesures de dé-confinement qui sont engagées par l’Etat avec à l’appui un certain nombre de mesures sanitaires. Suivez ce qui accompagne l’ouverture des salles de classes. La distanciation est effective, les classes multigrades sont respectées, les kits sanitaires avec le lavage des mains obligatoires, le port des bavettes, la prise de température… Toute mesure de dé-confinement envisagée par l’Etat est accompagnée de mesures restrictives. S’agissant par exemple des lieux de culte, partout où depuis un mois aucun cas de Covid-19 n’a pas été enregistré, les gens peuvent prier à leurs mosquées. Mais le respect des kits, encore ici à la mosquée, la distanciation… Là où vingt (personnes, ndlr) priaient, ils ne peuvent plus prier qu’à dix ou à huit. Ces mesures sont là. Alors, est-ce qu’au cours d’une marche, on va dire marchez à un mètre les uns des autres, marchez en portant les bavettes, marchez en lavant vos mains, nous nous promènerons avec des kits de lavage de mains le long de la marche ? Je vous laisse le soin de penser et de trouver la réponse. »

Une réponse du ministre Bouréma qui correspond sans doute aux dispositions prises pour éviter en toute circonstance et en tout lieu la circulation rapide du virus. Un bel exercice acrobatique de sa part qui ne les dédouane peut-être pas des accusations selon lesquelles le pouvoir serait en train de se servir de cette crise sanitaire pour priver ses opposants de ses droits de manifester.

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