Si la mise en place du centre de traitement du COVID-19 à la Maison centrale de Conakry ne peut pas être l’arbre qui cache la forêt, l’initiative est appréciée à sa juste valeur. Telle est la lecture du président de l’organisation guinéenne des droits de l’homme (OGDH), Abdoul Gadiri Diallo que Guinéenews a joint au téléphone ce mercredi.
A l’entame de sa réaction, l’activiste des droits de l’homme ne cache pas sa satisfaction de cette mesure qui reste tout de même un lot de consolation eût égard à la déclaration du haut-commissariat des droits de l’homme des nations unies à propos. « …A défaut de désengorger les prisons comme on l’avait demandé au ministre de la justice, si on crée les conditions pour que les personnes testées positives puissent bénéficier d’un traitement adéquat en vue d’éviter l’expansion de la maladie, nous ne pouvons qu’applaudir… », apprécie-t-il.
Pour rappel, fin avril dernier, il a été établi que le coronavirus virus a contaminé des détenus de la maison centrale de Conakry. Hier, le directeur général adjoint de l’ANSS a présenté un bilan de 3 décès, 58 cas positifs sur un total de 130. C’était à la faveur de la visite d’une délégation conduite par le ministre de l’Unité nationale et de la citoyenneté au centre de prise en charge du COVID-19, installé dans l’enceinte de l’établissement pénitentiaire à Conakry. Avec une capacité de trois cents (300) lits dont une moitié pour les hommes et l’autre pour les femmes.
Des installations que le président de L’OGDH dit avoir trouvées « convenables ». Même si, nuance-t-il, « l’idéal aurait été qu’on élargisse toutes les personnes qui ont purgé leur peine, toutes les personnes en détention préventive abusive et fasse une réduction aussi pour les personnes qui ne sont pas estimées dangereuses. »
Des mesures qui s’inscrivent en droite lignes de la déclaration faite par Michelle Bachelet, Haut-Commissaire aux droits de l’homme des nations unies en mars dernier.
Une déclaration à laquelle le ministère de la justice disait travailler pour donner une suite. Un comité avait été mis en place à l’effet d’établir la liste des bénéficiaires « en toute objectivité », sur instructions du ministre Mamadou Lamine Fofana, confiait le conseiller en charge de la communication du département à Guinéenews.
Mais plus d’un mois après, le résultat de ce travail se fait toujours attendre. C’est pourquoi le président de l’OGDH marque son « accord avec les observateurs qui trouvent que la mesure n’a pas vraiment été prise à temps. » Surtout qu’entre temps, le virus s’est introduit dans le monde carcéral qu’il n’avait pas touché auparavant en Guinée.
Même si, avant même de savoir ce que les autorités prévoient pour les Maisons d’arrêt à l’intérieur du pays, Abdoul Gadiri Diallo ne crache pas sur ce qui est fait. « Mieux vaut tard que jamais », philosophe-t-il. Expliquant que « c’est déjà une très bonne chose que les autorités aient pris la mesure… »