Le Conseil Scientifique de riposte au COVID-19 a rendu public des nouveaux avis sur la pandémie en Guinée. C’était à l’occasion d’une visioconférence animée à Conakry ce vendredi 22 mai. Mais le moins qu’on puisse dire, c’est que dans ces avis issus de la session du 19 mai dernier, le Conseil a fait beaucoup d’observations et quelques recommandations dont une toute nouvelle qui concerne les agents de sécurité et de maintien d’ordre.
En effet, dans l’exécution de la mission assignée aux agents des forces de maintien d’ordre et de sécurité, il y beaucoup de plaintes émises par les populations civiles. Des exactions aux rackets et autres abus d’autorité qui ne sont plus un secret pour personne.
Le Conseil Scientifique ne dénonce pas ouvertement la pratique. Mais il en a fait cas dans ses 12 recommandations rendues publiques ce vendredi par son deuxième vice-président Pr Moustapha Diop Keïta. Même si ce point n’est cité qu’en dixième position, il a eu le mérite d’être relevé. Et une « application de mesures disciplinaires à l’endroit des éléments des forces de l’ordre qui enfreignent aux mesures citées ci-haut et qui commettent des exactions… » y est demandée.
Dans la même logique, le point suivant a été consacré aux autorités les mieux à même de mettre en application une telle mesure. Il s’agit des autorités locales, des ministères de la Défense, de la Sécurité et de l’Administration du Territoire dont le Conseil a demandé davantage l’implication.
L’autre nouveauté «concrète» dans ces recommandations concerne le tarif du transport. Au point six (6) de ses recommandations, le Conseil suggère « l’ouverture d’un espace de concertation avec le syndicat des transporteurs sur les tarifs officiels des tronçons» qui restent une préoccupation pour les populations. Les usagers de moyens de transports en commun qui paient le double de transport qui existait avant la décision limitant le nombre de passagers…
A part le point relatif aux forces de sécurité et celui du transport, le Conseil piloté par Pr Yolande a plutôt « légitimé» les mesures prises par les autorités, notamment le président de la République. Le Conseil a opté par exemple pour le maintien des mesures comme la fermeture des classes et des lieux de culte. Des dispositions qui font débat dans la cité en Guinée, dans d’autres pays en Afrique et dans le monde. De plus en plus, des voix se lèvent pour réclamer un allègement de certaines de ces mesures. Si ce n’est pas fait déjà.