Les choses politiques se ressemblent en Guinée et en Côte d’Ivoire, pour peu qu’on les place dans le même contexte. Même La Palice sait que le conseiller politique de Alassane Ouattara est Alpha Condé et le conseiller économique de Alpha Condé est son disciple politique. Doit-on dire que tout va bien dans cet intervertissement de rôle ? (Crédit-Photo, Le Babi.net)
Alpha Condé a promis que dans les années prochaines, il n’y aura plus de politique en Guinée. On ne sait pas d’où et de qui il tient trouvaille mais Alassane Ouattara le suit docilement. Tient-il compte de la situation en Côte d’Ivoire pour se lancer sur la voie de son maître ?
On se demande si la guerre entre Alassane Ouattara et Konan Bédié pour la succession de Houphouët ne garde pas toujours des rancunes et rancœurs puisque la coalition RHDP pour barrer la route au FPI de Gbagbo était mitée dès le départ. Une coalition de dupes qui ont tu leurs querelles pour les besoins d’une cause commune, mais à orientations politiques et à intérêts opposés. Alassane Ouattara, Henry Konan Bédié, Guillaume Soro ne forment pas une trilogie, mais un trio bringuebalant, on l’a vu maintes fois.
Le RHDP ressemble à cette autre alliance en Guinée, dont on oublie volontairement le nom, parce qu’il a explosé en vol, les morceaux sont éparpillés un peu partout. Le recollage pour affaiblir l’UFDG, de grands moyens ont été utilisés. On ne sait comment son Vice-président Bah Oury l’a quittée. L’UFR de Sydia Touré est dans une situation de clair-obscur, sa marge de manœuvre est fort limitée et même compromise, ses assemblées générales hebdomadaires ne connaissent plus l’affluence d’antan de ses militants qui ne savent plus où donner de la tête. D’autres partis comme l’UFC et le NFD sont au gouvernement, leur fusion dans le RPG n’est qu’une question de temps. L’UFDG et l’UFR affaiblis, il ne reste pas grand-chose sur l’échiquier…
En Côte d’Ivoire, le PDCI-RDA de Konan Bédié est pieds et poings liés, il n’est plus assez fort pour aller en solo aux élections prochaines, et il ne peut pas s’allier au FPI, ses membres ont tendance à se fondre et à se confondre dans RHDP, où il y a la mangeoire.
Bédié sera-t-il à mesure de les ramener dans son giron pour aller aux élections prochaines ? Les défections sont de plus en plus nombreuses, les « ânes de Buridan », c’est-à-dire les membres hésitants, commencent à faire nombre.
Comme le voit, Alassane a bien appris de son maître, le grand Machiavel d’Afrique. Mais attention, le vent pourrait tourner autrement. La politique employée est onéreuse et coûte cher, trop cher, parce que les populations confrontées à cette mondialisation ne trouvent aucun compte dans les entourloupettes politiques.