Après le bornage du corridor le 7 avril dernier, certains habitants de Serengbara ont porté plainte contre le directeur de l’Institut de recherche environnemental de Bossou (IREB) et demandé son départ. Une chose que le préfet n’a pas appréciée et a convoqué aussitôt une réunion d’urgence hier jeudi 6 mai dans son bureau, profitant de l’occasion pour pointer du doigt le maire de la commune de Bossou qui selon le préfet, serait l’instigateur de cette plainte contre le directeur de l’IREB docteur Aly Gaspard Soumah. (photo d’archives)
Le maire de la commune rurale de Bossou, Jean Mamy a tenu à rappeler que dans un village chaque famille à un domaine mais que la partie qui a été octroyée à la population ne fait pas partie des 300 mètres sur les quatre kilomètres autour desquels l’Ireb, le département et la communauté ont signé un accord.
Pour docteur Aly Gaspard Soumah, le document dont parle le maire est un PV de réunion. Ce n’est pas un protocole d’accord mais qu’ils interprétaient ça autrement que la valeur juridique.
« Ce document date de 2009. C’est à la suite de ça qu’on avait demandé aux ressortissants de venir sur le terrain pour nous rencontrer, mais ils ne sont jamais venus. Après cette réunion, il y a eu la donation du corridor. Le ministre est venu de Conakry, le gouverneur de N’zérékoré, le préfet de Lola ainsi que les autorités locales pour rencontrer les villageois », rappelle Dr Soumah.
Il faut rappeler qu’en 2010, le président a pris un décret qui réactualise les actes et qui reconnaît tous les actes de placement de 1944, réserve intégrale, 1980 réserve de biosphère, 1981 site du patrimoine mondial et dans ce décret on inclut Bossou comme une aire centrale de 320 hectares, N’Déré 9000 hectares, comme deuxième aire centrale, ajouté au patrimoine y compris le corridor.
« Si nous partons sur le document que nous avons, on ne cède pas le corridor et je suis prêt à aller en justice, si vous voulez venir avec moi. En poursuivant son allocution, Aly Gaspard Soumah affirme que le maire a rendu la tâche très difficile. C’est eux qui sont derrière la population et le document dont il parle est un procès-verbal de réunion. Nous avons cédé 87 hectares du corridor à la population et le bornage c’était devant la population », a-t-il insisté.
Pour sa part Colonel Papa du directeur de Cegens affirme que « ce sont nos frères qui font croire aux paysans que c’est Soumah qui veut leur retirer leurs domaines. Selon lui, le problème des habitants de Serengbara ce n’est pas seulement le problème de corridor, ils cultivent sur les collines des monts Nimba. S’ils sont arrêtés, ils parlent de corridor », a-t-il révélé.
Demandé une chose de l’état à la communauté c’est par courtoisie et le village crée assez de problème dans la gestion des monts Nimba ».
Pour le préfet de Lola Sékou Tourama Diabaté a accusé directement le maire de la CRD d’être responsable de toute cette situation. « C’est par ta faute, c’est ta communauté qui est en prise avec une institution républicaine monsieur le maire. Le colonel a raison de dire que si vous n’été pas d’accord pour le bornage de porter plainte. Vous, étant le garant des collectivités au lieu de dire que ce que le directeur du Cegens a dit, il a raison, vous dites de porter plainte. C’est vous qui dites aux gens de chasser Soumah. Vous ne pouvez pas enlever Soumah ici. C’est le directeur d’une institution républicaine. Vous le voyez dans votre village, c’est un petit homme mais on sait ce qu’il incarne. Nous avons du respect pour lui, ce n’est pas par sa volonté. C’est vous qui chantez le nom de Soumah, c’est vous qui révoltes la population contre Soumah, jusqu’à demander le départ de Soumah », a flétri le préfet de Lola.
Aux dernières nouvelles, les autorités de Cegens et de l’Ireb veulent réunir tous les documents pour envoyer à la justice.