Une crise sanitaire due au Coronavirus frappe actuellement de plein fouet la Chine. D’ailleurs, cette épidémie s’est transportée sur d’autres continents dont l’Europe et l’Afrique. Et pour la prévenir, les autorités sanitaires guinéennes ont tenu une première réunion depuis le jeudi 23 janvier à peine qu’elles ont appris la survenue de cette maladie en Chine, avec les risques éventuels de propagation vers d’autres pays et compte tenu du fait que la Chine est beaucoup fréquentée par les Guinéens.
Il a été retenu lors de cette première rencontre, qu’en Guinée, le risque de propagation était très faible vu que la maladie s’est déclarée dans la zone centrale de la Chine qui n’a pas de communication directe avec la Guinée, ont estimé les autorités sanitaires.
« Et les voyageurs commerçants guinéens, pour la plupart, n’arrivent pas dans cette ville. (…). C’est sur ces critères que nous avons jugé que le risque de propagation était très faible, mais de rester vigilants », a expliqué le directeur général de l’Agence nationale de sécurité sanitaire, au sortir d’une séance de travail tenue ce lundi 27 janvier, à Conakry.
Selon le Dr Sakoba Keita, cette autre réunion fait suite à l’évolution exponentielle du nombre de cas et à la détection d’un cas suspect en Côte d’Ivoire. Au cours de cette réunion, le représentant de l’OMS a présenté la situation évolutive du Coronavirus à travers le monde et fait part des recommandations que cette institution onusienne a faites aux pays. Des recommandations qui s’articulent autour du renforcement de la surveillance, surtout au niveau des points d’entrée, notamment l’aéroport et les ports, mais la pratique des barrières sanitaires qui sont le lavage des mains. Aussi, il a été décidé des mesures à prendre au niveau de ces points d’entrée, notamment à travers la réactivation des dispositions antérieures qui étaient là pendant l’épidémie d’Ebola.
Mesures préventives
A en croire le directeur général de l’ANSS, une équipe sera opérationnelle dès ce soir (lundi, ndlr) au niveau de l’aéroport de Conakry où tous les passagers rentrants seront flashés avec la caméra thermique.
« Et une fiche sera élaborée pour savoir leurs origines. S’il y a des suspects, nous allons les isoler. Dans les heures qui suivent, on va préparer le Centre d’hospitalisation des fièvres hémorragiques à Nongo. Actuellement, il y a une équipe là-bas pour prendre toutes les mesures. Déjà, la Guinée avait un peu de préparation, parce qu’on a des personnes en place. Il y a des équipements en place. Nous venons de faire une réévaluation. Et donc, dans les heures qui suivent, nous allons déposer tous les matériels manquants et préparer l’équipe. On va positionner les deux ambulances qui seront prêtes à aller à l’aéroport pour prendre les cas éventuels cas suspects. Et on va identifier un local pour l’isolement de ces cas », a égrené Dr Keita.
Il en sera de même au niveau des ports où des mesures sont également annoncées. Et une mission, dans les 48H, va se rendre à Kamsar qui est un point d’entrée qui a été retenu à cet effet. Les autorités envisagent aussi de mettre en activité le centre de traitement épidémiologique avec les mesures de prise en charge qui seront effectuées durant les 48H.
Symptômes
Selon le médecin, le Coronavirus se manifeste par des symptômes de grippe. Faisant noter que la plupart des Guinéens font au moins deux ou trois fois la grippe par an, Dr Sakoba Keita a indiqué que ces des grippes, parfois, quand elles deviennent très graves, elles peuvent entraîner des problèmes d’infection au niveau des poumons et entraîner des gênes respiratoires.
« Donc, il n’y a pas de symptômes spécifiques à ce nouveau virus. Et les Guinéens doivent faire attention, parce qu’on est en période d’harmattan, surtout au niveau de la Moyenne et de la Haute Guinée où la grippe est très fréquente. Selon nos services d’investigations, actuellement, on a au moins 10 à 20% de nos populations qui font régulièrement la grippe saisonnière. Mais qu’est-ce qui va servir de différence? C’est la notion de voyage en Chine et dans les pays touchés. Quand vous allez faire la grippe jusqu’à ce que ce soit avéré que vous avez été en contact avec quelqu’un qui a quitté la Chine ou les autres pays touchés, notamment la France, on viendra vous examiner, parce qu’on a un groupe de suivi de ces contacts à haut risque, qui pourra faire des prélèvements pour qu’on puisse mettre en évidence la cause de votre grippe », rassure-t-il.
Et de lancer une invite en concluant: « Pour le moment, nous voulons qu’il y ait l’accalmie. Il y a des menaces, mais on n’a pas encore été atteints comme la fois passée. Chacun de nous doit être vigilant, suivre les informations et éviter les désinformations qui viennent parfois des réseaux sociaux. Pour le moment, l’équipe est prête. La Guinée a déjà le personnel en place. Et je vous fais savoir que j’ai reçu 500 messages déjà des gens qui ont participé à la lutte contre Ebola et qui sont prêts à être mobilisés pour la cause de notre pays. Donc, j’invite les Guinéens à garder leur sang-froid, rester et bénir pour que cette maladie n’arrive pas en Guinée. Mais nous, on se prépare à l’affronter ».