Dans son discours d’investiture à la candidature de son parti à la prochaine présidentielle, Dr Ousmane Kaba ne s’est pas limité au champ politique. L’économiste qu’il est a également jeté un regard sur la situation socioéconomique du pays qui n’est pas des plus élogieux aux yeux de l’allié devenu opposant.
« La gestion économique et monétaire calamiteuse, la corruption, le clientélisme, les détournements de fonds publics et l’impunité érigés en système de gouvernance ont conduit à la diminution progressive du pouvoir d’achat de millions de pauvres, et l’augmentation vertigineuse du taux de chômage, particulièrement chez les jeunes », affirme-t-il. Ajoutant « au plan social « le repli communautaire » engendré par « les violations répétées des droits de l’homme, l’insécurité, la violence de la parole publique, l’injustice, la caporalisation des institutions minent les fondements de notre nation«
Un tableau que le candidat du PADES qualifie de « sombre », avec comme corollaires le manque d’eau, d’électricité, et de routes.
Ce n’est pas tout. A cet autre réquisitoire, s’ajoute le fait que « les Guinéens n’ont pas atteint l’autosuffisance alimentaire et beaucoup ont faim. Le système éducatif guinéen est dans l’impasse. Les hôpitaux guinéens sont dans un état lamentable, l’inflation galopante ruine le pouvoir d’achat et l’espoir d’une vie meilleure pour les Guinéens. Les Guinéens vivent dans l’injustice, l’insécurité et dans la violence politique« .
» (…) Le fameux paradoxe guinéen », en dépit duquel, « le message solennel que j’adresse aujourd’hui au peuple de Guinée tout entier est un message d’espoir doublé de réalisme », déclare l’ancien ministre et député. Ajoutant, non sans égratigner le régime actuel, que « la Guinée peut se porter mieux si elle est dirigée par un président de la République qualifié pour la fonction. »
Et de décliner: « le programme gouvernemental du Parti des démocrates pour l’Espoir (PADES) fondé sur notre capacité de trouver un équilibre entre la réponse à apporter à la demande sociale à court terme et les objectifs à long terme de la transformation politique, économique, sociale et culturelle de la Guinée. »
Un programme dans le cadre duquel « il faut rétablir et consolider la stabilité macroéconomique, assoir un environnement attractif des affaires, ériger la bonne gouvernance en système de gouvernement et renforcer l’intégration économique avec les pays africains« , suggère-t-il.
« Cet environnement attractif, assure le Candidat du PADES, nous permettra sans aucun doute d’attirer des investisseurs étrangers pour favoriser les investissements directs étrangers, réaliser les projets de développement, et développer les secteurs porteurs de croissance. »
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Les promesses du candidat du PADES
Après les constats et les solutions proposées, l’économiste promet que « conformément à notre projet de société, nous allons mettre en œuvre une croissance durable, forte et équilibrée tout en mettant l’accent sur les pauvres et les personnes vulnérables« .
En plus, « nous allons mobiliser les ressources financières internes et externes pour mettre les infrastructures de base d’une économie à savoir le réseau routier performant, les barrages hydroélectriques dans tout le pays, les énergies propres, les ports, les aéroports, les télécommunications modernes, l’éducation et la santé. »
Comme pour marquer son obédience libérale, le candidat du Pades à la présidentielle indique que « dans notre pays, il faut encourager le secteur privé pour densifier le tissu économique et créer ainsi des millions d’emplois pour nos jeunes. Pour cela, il faut encourager l’esprit d’entreprise au lieu de le brider.«
Mais, avertit-il, « dans le domaine minier, nous devons impérativement réduire l’exportation de la bauxite pour implanter des usines d’alumine et d’aluminium. » Et d’insister « qu’il est temps d’instaurer une véritable politique de développement agricole qui s’appuie sur la promotion des investissements privés dans tous les secteurs de l’industrie agroalimentaire, améliorer la chaine de valeurs et développer l’infrastructure en milieu rural.«
Avec l’éducation comme priorité pour « développer des compétences de la main d’œuvre guinéenne à travers un système de formation professionnelle performante, et dans le cadre d’une gouvernance étatique efficace et d’une économie tirée par le secteur privé« . Une priorité à laquelle s’ajoute « la cohésion sociale » que Dr Ousmane Kaba qualifie « d’objectif majeur« , avant de préconiser « un dialogue politique pour trouver le consensus sur des questions qui opposent les Guinéens en vue d’apaiser le climat dans la cité ». Et d’insister « qu’il faut mettre fin aux violences policières et à toutes les exactions arbitraires dans le pays ».
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