Depuis quelques semaines, la question de la concession du port conventionnel de Conakry à la société Turque, Albayrak, suscite un tollé dans la cité. Chacun y va de son commentaire. Une concession qui déclenche aujourd’hui un bras de fer entre les travailleurs du port et le gouvernement que le premier accuse d’avoir bradé 18 pour cent du poumon économique de la Guinée à Albayrak avec la complicité de la directrice générale.
Depuis, le syndicat, déterminé à faire fléchir le gouvernement sur cette décision, projette de battre le pavé de la Bourse du Travail à l’Assemblée Nationale. Afin d’attirer, dit-il, l’attention des élus du peuple sur cette crise née de cette concession.
La Rédaction de Guinéenews, dans le souci d’éclairer la lanterne de ses lecteurs par rapport à la position de l’Assemblée Nationale sur ce dossier, a rencontré le Président de la commission Habitat, Travaux publics et des Transports de l’institution.
Dans l’entretien qu’il a accordé à Guinéenews et dont nous vous livrerons très prochainement l’intégralité, Elhadj Demba Fadiga affirme avoir pris constat avec le ministère des Transports. Mais jusque-là, précise-t-il, le document signé n’est pas encore arrivé à son niveau.
«Aujourd’hui le problème fondamental du port, c’est qu’il y a une concession qui en est cours et le terme concession situe la gestion d’un lieu dans une période bien déterminée contre des avantages pour le concédant. Ce qui est différent d’une vente. Il faut employer le terme qui convient. Mais il s’agit, selon les informations que nous avons pour le moment parce que le dossier lui-même n’est pas entre nos et nous allons faire en sorte que nous puissions examiner ce dossier et voire s’il obéit aux termes d’une convention, de la concession de certains quais dits conventionnels à une société Turque qui s’appelle Albayrak. Nous n’avons pas en ce moment le document entre nos mains. Nous ne pouvons pas nous fier de ce que nous entendons sur les ondes et dans les communications du ministre des Transports. Mais pour asseoir la conviction du peuple et même de l’Assemblée nationale sur le bien fondé de cette option, il est normal que nous ayons ce document avec nous. Pour qu’après lecture et analyse, nous puissions nous prononcer là-dessus. Donc, nous sommes à ce niveau là », a fait remarquer le président de la commission Transports de l’Assemblée Nationale.
La Guinée et Albayrak ont signé ce contrat sans l’aval de l’Assemblée nationale. Pourtant, selon le député Demba Fadiga, il est tôt d’affirmer que la procédure est biaisée à ce stade. D’ailleurs, c’est la démarche habituelle dans des circonstances pareilles.
«Vous savez, il y a des procédures d’urgence dès fois qui peuvent amener un Etat à faire des actions. Tous les projets qui nous arrivent ici, ne sont pas d’abord soumis à notre application. C’est après les signatures qu’on nous envoie le projet pour examen et observation. Donc pour l’instant, on ne peut pas dire que la procédure est faussée. Nonobstant le fait que les signatures sont faites, le document normalement devrait nous parvenir. C’est en ce moment là que nous allons nous prononcer au nom de l’Assemblée Nationale», a indiqué le député à Guinéenews.
Toutefois après lecture et examen de ce document de contrat qui lie la société turque Albayrak et la Guinée, le député Demba Fadiga promet que sa commission va veiller à ce que ce projet soit dans l’intérêt du peuple de Guinée.