Le gouvernement guinéen a institué depuis plus d’une année la journée de participation citoyenne à l’assainissement de la ville de Conakry, dénommée « Conakry, ville propre »
Les membres du gouvernement, les ministres conseillers de la Présidence de la République, les responsables des institutions républicaines, les élus locaux, les leaders religieux et les organisations de la société civile, la population de Conakry, bref tous les acteurs clés et leaders d’opinion sont invités à s’impliquer activement pour la bonne tenue de ces opérations d’assainissement.
Mais après constat sur le terrain, outre la paralysie des activités, de 6 heures à 11 heures, cet appel du ministère de l’Assainissement et de l’Hydraulique n’a aucun impact matériellement visible sur la propreté tant recherchée de la capitale guinéenne.
En dépit des opérations du samedi 27 juillet qui était encore une autre journée dédiée à cet assainissement citoyen, la capitale Conakry continue de ployer de plus belle sous le poids des immondices d’ordures qui écument tous les quartiers et secteurs. Les déchets sont entachés partout et tous les caniveaux regorgent d’ordures qu’ils refoulent sur les chaussées. Comme si Conakry n’a jamais connu d’assainissements d’envergure et Dieu seul sait qu’il y en a eu depuis plusieurs mois et à coût de plusieurs milliards de francs guinéens.
Au lendemain donc de la mise en œuvre chaotique de cette initiative du gouvernement Kassory plutôt budgétivore, aux incidences quasi imperceptibles et d’ailleurs devenue pour plus d’un Conakryka intempestive ; Guinéenews a sillonné le lundi 29 juillet quelques départements ministériels, directions et mairies. Histoire de constater de visu les réalités et voir éventuellement si le balai citoyen de nos différents cadres sont passés au moins par ces lieux.
Au ministère de la Santé et de l’Hygiène, le contraste pardon le constat est saisissant. Dans ce département qui devrait être le référentiel absolu de cette croisade contre les ordures et le manque d’hygiène dans la cité, les ordures sont déversées à même le sol. A l’intérieur de la cour, elles sont entachées dans un coin, près du lieu servant de prière. Un dépotoir qui laisse couler des eaux à odeur pestilentielle. Ce, dans l’indifférence notoire des cadres de ce département.
Au ministère des Transports, il y a eu beaucoup d’efforts pour rendre la cour attrayante avec les fleurs et gazons qui poussent dans la cour. Mais l’arrière-cour est transformée en centre improvisé de lavage de véhicules. Ce qui transforme le parking en un lieu boueux, contrastant ainsi avec ces efforts d’embellissement en cours dans ce ministère.
De passage devant la direction nationale des services vétérinaires relevant du ministère de l’Elevage, notre attention a été captivée par la présence d’une broussaille qui envahit la devanture. Des herbes sauvages poussent jusqu’à la rentrée de la cour. C’est le même constat qui prévaut à l’intérieur de ce ministère où des ordures brulées jonchent sur tout un pan de ladite cour.
Pour redonner à Conakry son image d’antan, celle de la « perle de l’Afrique », nombreux sont des observateurs qui estiment que l’assainissement de Conakry doit revenir aux différentes aux collectivités locales, donc aux mairies. Mais à voir l’image que renvoient certains sièges des mairies, l’on est à même de s’interroger si les responsables de ces communes pourront avec efficacité assainir les centaines de quartiers qui les composent.
La commune de Matoto en est un exemple illustratif. Là, la cour principale de la plus grande commune du pays est nettoyée. Mais apparemment, on balaie la rentrée pour jeter les ordures derrière le bâtiment principal. Des ordures y sont rassemblées à côté des camions de ramassage d’ordures qui est déjà hors d’usage. Non loin, se trouve un caniveau rempli d’eau usée autour duquel rodent des mouches noires.
A noter de passage que les ministères du Plan et de l’Intégration Africaine, de la Justice, du Budget, de l’Economie et des Finances, des Hydrocarbures, de la Défense Nationale, de la Primature où nous nous sommes respectivement rendus, présentent, quant à eux, un aspect relativement propre sinon acceptable. A l’issue de cette mini tournée, il s’est avéré que la mairie de Kaloum est celle qui apparemment peut prétendre à la palme d’or des communes les plus propres de Conakry.
Nous y reviendrons.