Après le passage de l’équipe de sensibilisation du ministère de la Ville, accompagnée des huissiers, une forte délégation de cadres conduite par le chef dudit département, s’est rendue ce 2 février sur le site directionnel de Koloma, sis dans la commune de Ratoma, en haute banlieue de Conakry. L’objectif de cette visite, était de lancer un dernier ultimatum aux nombreux occupants illégaux qui sont établis sur ledit site.
A cet effet, le ministre de la Ville, de l’Aménagement du Territoire, Dr Ibrahima Kourouma a choisi d’échanger avec l’ensemble de ces occupants qu’il soit chef garagistes, tenancières de gargotes, gérants de parcs…
Devant tout ce beau monde, le ministre Kourouma a tenu un langage de vérité et sans langue de bois a rappelé la nécessité d’évacuer ce centre directionnel de Koloma qui est exclusivement réservé à l’administration et aux corps diplomatiques.
«Nous sommes là aujourd’hui parce que cette zone est illégalement occupée par des individus sans aucune autorisation. L’Etat est en train de trouver des partenaires et des investisseurs pour travailler sur le site. Malheureusement, le site est occupé en dépit des différentes sensibilisations faites. Il y en a encore des gens qui sont restés sourds à tous les appels. C’est pourquoi je viens moi-même pour les rencontrer et leur donner un dernier avertissement. Parce que le site doit être bientôt occupé. Le gouvernement veut que tous libèrent les lieux sans contrainte ni brutalité aucune», a déclaré le ministre de la Ville qui souligne qu’en plus des sensibilisations de porte à porte, des communiqués ont été diffusés à travers tous les canaux d’information pour leur demander de libérer cette zone.
Poursuivant, Dr Ibrahima Kourouma a déploré le visage que présente le site qui, dit-il, ressemble à tout sauf à un quartier d’une capitale. «Ce quartier ressemble à tout sauf à un quartier d’une capitale. Au-delà même du fait que l’Etat veuille travailler sur le site, le fait d’occuper le site est anormal et les occupants doivent comprendre que ce n’est pas un lieu réservé pour les garages et autres gargotes», a averti le ministre de la Ville qui rassure que cette fois, le site sera valorisé dès après le déguerpissement.
Les occupants des lieux, après avoir écouté le ministre, ont promis de quitter les lieux non sans présenter des doléances. «Nous ne pouvons que respecter la décision des autorités. Mais nous leur demandons de nous aider à trouver un autre endroit parce que nous ne pouvons pas rester à ne rien faire étant donné que nous avons des familles à nourrir. Nous-mêmes, nous sommes fatigués d’être chassés à tout temps comme des moutons», a lancé Amadou Mouctar Bah, chef garagiste et un des porte-paroles des occupants.
Abondant dans le même sens, Mamadou Hady Bah, propriétaire d’un Park auto et représentant des garagistes dans la zone, a sollicité de son côté un délai plus de temps. «Nous vous demandons de nous accorder un petit temps pour pouvoir quitter. Il y a des engins ici qui n’ont pas de moteur, certains n’ont pas de pneus. Donc cela va être très difficile pour nous de les dégager d’ici trois jours», a-t-il fait savoir.
Quant au ministre, sa réponse ne s’est pas fait attendre. Pour Dr Ibrahima Kourouma, il est hors de question d’accorder encore plus de temps aux occupants du site. « Cela fait plusieurs mois que nous demandons aux gens de quitter. Cela veut dire qu’ils ont eu tout le temps de se préparer. Maintenant qu’on donne 72 heures pour qu’ils quittent, il nous demande un temps plus long. Ils ne peuvent pas nous trainer comme ils veulent. Et puis des gens qui se sont installés là illégalement ne peuvent quand même pas poser de conditions. Donc à partir du mardi prochain, ce qui est certain, nous allons utiliser tous les moyens dont nous disposons pour que le site soit totalement libéré», prévient le ministre de la Ville, Dr Ibrahima Kourouma.