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Conakry : Bah Oury justifie le bien-fondé des manifestations politiques

Les opposants au régime de Conakry comptent par plusieurs dizaines le nombre de citoyens ayant perdu la vie dans les manifestations politiques depuis l’avènement du président Alpha Condé au pouvoir en 2010. A ce tableau funeste, s’ajoute la liste de ceux qui ont été tués depuis les manifestations qu’organise le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC).

Face au nombre sans cesse croissant de ces victimes, l’ancien ministre de la Réconciliation nationale a été interpellé sur la question pour lui demander s’il n’y a pas lieu de changer de stratégies. Mais la réponse de Bah Oury rejette plutôt la responsabilité dans le camp des forces de l’ordre.

« Qui est responsable des morts ? Ce ne sont pas ceux qui luttent pour la liberté, pour que notre pays soit stabilisé dans le respect des lois et des devoirs en vigueur dans notre pays. Ce ne sont pas ceux-là qui luttent qui sont responsables de la mort de ces jeunes gens. Ce sont ceux qui donnent des ordres de réprimer les populations qui ne demandent que leur dignité et le respect des lois de leur pays. Ce sont ceux-là qui sont responsables. Donc, la balle ne doit pas être envoyée dans le camp du FNDC. Elle doit être envoyée dans le camp de ceux qui donnent des instructions aux forces de l’ordre de tirer sur des enfants », a tranché l’homme politique.

Partant de ce point de vue, Bah Oury a fait noter que depuis l’indépendance, le nombre de morts que le pays a eus est aujourd’hui incalculable. Et que « l’Etat, dans le cas actuel, est responsable de l’ensemble de ce passé tragique » que le peuple a enduré. « Donc, là, les victimes, c’est le peuple de Guinée. Ce sont les familles endeuillées. Ce sont les militants et les militantes au péril de leurs vies pour le respect de la Constitution de leur pays », a dressé ce membre fondateur de l’UFDG.

Poursuivant, Bah Oury a dit que dans une stratégie de lutte, il convient d’évaluer les méthodes de ceux et celles qui sont en face et à partir de là, adapter sa stratégie en conséquence pour préserver le maximum de vies humaines. « Ce sont les familles qui sont endeuillées. Les jeunes enfants qui sont tués et qu’on enterre. Parce que c’est notre force vive, c’est l’avenir du pays qui, dans une certaine mesure, sont anéantis. Mais je dois dire que quand les dirigeants n’ont pas d’empathie vis-à-vis de leurs propres populations, ils s’en fichent du nombre de victimes, s’en fichent que des jeunes femmes, des mères ou des pères pleurent les leurs, c’est difficile de lutter contre cela », a fait remarquer l’invité de l’émission « Sans concession » de Guinéenews.

En dépit de cette difficulté, notre invité a demandé s’il faut croiser les bras et les laisser faire.  « Ce serait, dans une certaine mesure, accorder une certaine forme d’impunité à tous ceux et à toutes celles qui usent de violences et de force pour imposer leur joug sur un pays. La lutte, certes, a beaucoup de contraintes, beaucoup de sacrifices. Mais ça vaut la peine d’être toujours engagé. Parce que c’est cela qui va permettre demain à ce que nous puissions vivre en paix et en sécurité dans notre pays », a justifié Bah Oury.

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