Notre pays n’a pratiquement pas d’équivalent en Afrique pour les crimes de sang accumulés et impunis depuis 1958. Quant aux crimes économiques commis par les élites prédatrices, corrompues et parasites, ils n’ont d’équivalent que le Zaire du sinistre Mobutu Sese Seko.
Vouloir guérir un cancer, ou une gangrene sèche avec de l’aspirine ne trompe que le soignant. Prétendre régler les graves problèmes du vivre ensemble par des incantations magistrales sur l’ethnicisme ou des décrets ne serviront qu’à camoufler la triste réalité des luttes incessantes entre les élites des communautés pour s’accaparer du pouvoir pour elles-mêmes, plutôt que tirer les leçons du passé et de bâtir des institutions à base des régions pour enfin bâtir un grand Etat solidement engagé sur la voie du progres, dans l’unité, la justice sociale.
En matière de comparaison entre les juntes au pouvoir en Afrique de l’Ouest, nous ne nous lasserons jamais de mettre en exergue l’exemple de nos frères Burkinabè . En s’engageant à lutter contre les crimes économiques et l’enrichissement illicite, le chef de la junte a courageusement et en toute humilité, déposé sa déclaration des biens auprès du président de la Cour constitutionnelle qui a reçu sa prestation de serment. En Guinee, c’est le silence plat, comme si le problème n’existait pas…Et pourtant, cet acte est incontournable si le CNRD qui dit vouloir assainir l’Etat veut être pris au sérieux.
Si nous voulons sortir notre pays de l’instabilité chronique, des pouvoirs politico-ethniques et de leurs combinaisons vouées à l’échec, nous devrons suivre la voie de la raison : instaurer un vrai dialogue politique sans exclusive et sous l’égide de la CEDEAO, pour baliser la transition et travailler à un retour à un ordre constitutionnel garantissant que plus jamais le pays ne retombera dans ces crimes politiques et économiques qui l’ont détruit.
Mamadou Baadiko BAH
Président de l’UFD
Membre du Collectif pour une Transition Démocratique (CTD)