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Colonel Mamady Doumbouya alias « Laye Mady » : L’homme au-delà de ses compétences militaires !

Le Colonel Mamady Doumbouya le nouvel homme fort de Conakry depuis ce 5 septembre 2021 à un CV militaire long comme un bras. Une information distillée ici et là par différents organes de presse. Mais, il s’avère que ce Colonel au gabarit hors pair formé dans la légion étrangère française et originaire de la ville de Kankan où il porte affectueusement le sobriquet de « Laye Mady », reste un soldat atypique. Il n’avait jamais servi dans l’armée guinéenne avant de se voir confier officiellement le commandement du Bataillon des Forces Spéciales- BSP en 2018 lorsque les velléités de confiscation du pouvoir d’Alpha Condé s’amorçait.

Arrivé très tôt en France, ce trentenaire binational est marié à une française et a 3 enfants. C’est en 2015 qu’il a été appelé par les autorités guinéennes dans le but initial de renforcer la formation de la garde présidentielle guinéenne. Une idée que les autorités militaires ne trouvaient pas d’un bon oeil à l’époque vu que ce légionnaire était inconnu des forces militaires et sortit de nulle part, soit chéri par le palais Sékhoutouréya au-delà de toutes les attitudes militaires acquises grâce aux différentes formations dans différents pays en occident et en Afrique.

Au fil des années, de la formation initiale de la garde prétorienne d’Alpha Condé, le chef de l’état change de fusil d’épaule et demande au colonel Doumbouya de former une nouvelle force militaire d’élite spécialisée dans la lutte contre le terrorisme. Baptême de feu du BSP, c’est le 02 octobre 2018 que les guinéens ont assisté au défilé imposant de la troupe des forces spéciales dirigée par le Colonel Mady Doumbouya. Une force militaire inconnue du grand public mais également son commandant en chef.

Les forces spéciales guinéennes créées pour regorger les meilleurs éléments de l’armée guinéenne est la mieux équipée et la mieux formée de toutes les autres entités.

Mais, le fétichisme du 3ème mandat et son syndrome ont changé la donne même au sein des forces armées quand Alpha Condé a ouvert le bal des sirènes révisionnistes. Malgré les manifestations politiques qui en découleront avec son cortége de morts et de blessés, l’ancien chef d’état est resté sourd et aveugle dans son envie insatiable de confiscation du pouvoir limité à ‘’deux mandats consécutifs ou non’’.

Troisième mandat acquis, Alpha Condé reste pour autant dans un magma de confusions où la tirelire était cassée. Economiquement exsangue, socialement désabusée et politiquement instable par le bâillonnement de toutes les forces discordantes, la Guinée n’était que l’ombre d’elle-même depuis quelques mois. Les putschistes ont attendu l’exaspération extrême de la population guinéenne pour se décider à un renversement de régime.

Il faut retenir que la junte du CNRD a tranquillement attendu la fin des vacances du Président Alpha Condé en Turquie mais aussi celles de nombreux dignitaires qui ont fait leur entrée au pays pour passer à l’acte en déposant le régime sortit d’un coup d’état constitutionnel.

Avec le recul et à vu d’œil, on constate la présence comme numéro 2 du CNRD, le Colonel Balla Samoura, commandant des forces opérationnelles de Conakry ce qui, inéluctablement laisse croire la facilité avec laquelle le bataillon des forces spéciales ait pu rejoindre depuis Forecariah aussi facilement le palais Sékhoutoureya. Les premières décisions du CNRD confirment que le coup de force a été préparé depuis une belle lurette et les stratégies militaires apprises à l’école de guerre de Paris ont facilité son exécution.

Les prochains jours nous édifieront sur le projet politique, économique et social du CNRD. Pour l’instant, bon vent !

Une contribution d’Abdoulaye Youlaké Camara, ancien chef de bureau de Guinéenews depuis Paris, France

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