La pluie se fait rare dans la préfecture de Yomou. Ce manque de pluies impacte négativement les agriculteurs qui s’investissent dans les cultures maraîchères. Sans oublier que cette rareté des pluies se ressent aussi au niveau des points d’eau, avec des puits qui tarissent au fil des jours.
Si les habitants de Yomou dans leur majorité se posent la question sur le retard de la pluie, ceux des sous-préfectures de Diécké et Bignamou sont les plus touchés par l’effet de la sécheresse. Une zone où la quasi-totalité des terres sont occupées par les plantations d’hévéa. Par le passé dès mi-février, il pleuvait déjà dans ces sous-préfectures. Mais de nos jours, aucune gouttelette de pluie n’est encore tombée dans la zone.
De façon générale la préfecture de Yomou est en manque d’eau dans les puits, et cela affecte le plus les villages où il n’existe pas encore de forages.
Oscar Mahomy, étudiant diplômé en chimie contrôle de qualité, qui a un hectare de pastèques et de tomates, dit être confronté au problème d’eau pour arroser les plantes. Même son de cloche chez Seny Gnabalamou, selon elle, le manque de puits est un coup dur, car elle est obligée de parcourir des kilomètres pour avoir de l’eau. Alseny Konaté quant à lui, se plaint de la chaleur qui l’empêche de dormir. Parfois il dit passer la nuit à la belle étoile.
Pour en savoir plus sur les causes de ce changement climatique et contrairement à ceux qui pensent que l’hévéa fait pleuvoir, le directeur préfectoral des eaux et forêt de Yomou Henry Lamah précise : « les actions entreprises par l’homme sur la nature amène le changement climatique qui sont entre autres; la surexploitation , les feux de brousse, l’ouverture des mines de carrière. Le cas spécifique de Diécké, c’est un cas que nous déplorons. J’avais prévenu qu’il y aura un moment Diécké sera en manque d’eau, les puits vont tarir et c’est à ça que nous assistons aujourd’hui. Sinon en matière de foresterie, l’hévéa culture est proscrite parce que l’hévéa est une substance qui prend trop d’eau dans le sol par rapport aux autres arbres. L’hévéa ne fait pas évapotranspiration ni le cycle d’eau, donc l’eau qui sort de l’hévéa est juste pour le latex, il n’a pas la même physiologie que les autres arbres. C’est pourquoi parfois on interdit l’hévéa dans les coteaux », dit-il.