La capitale guinéenne bat son propre record d’insalubrité. Toutes les communes, tous les quartiers suffoquent à cause d’une invasion massive des ordures qui écument un peu partout.
Des montagnes d’immondices sont devenues envahissantes au point qu’elles créent à certains endroits de monstrueux embouteillages dans la circulation. C’est le cas des quartiers Koloma, Cosa et Sonfonia, dans la commune de Ratoma. Cette municipalité qui, jadis très propre, a ravis la vedette de l’insalubrité à toutes les communes de la capitale Conakry.
Les automobilistes qui traversent ces zones, sont obligés de faire la queue avant de pouvoir se frayer un chemin. Et malgré cette déplorable situation, des citoyens continuent à déverser les ordures sur la chaussée. Ceci dans l’indifférence totale de tout le monde.
Les terre-pleins sont transformés en dépotoirs d’ordures. Les citoyens des quartiers riverains font la navette pour déposer des déchets en pleine journée. Il n’est pas rare de voir aussi d’autres citoyens sortir de leur voiture des sacs en plastique remplis d’ordures pour les déposer dans ces endroits et continuer paisiblement leur chemin. Comme pour dire que l’incivisme a atteint son paroxysme en Guinée.
Outre la chaussée, aucun autre espace n’est épargné par les citoyens qui jettent des ordures ménagères partout, même devant les lieux saints de l’islam.
La nouvelle mosquée turque, située non loin du rond point Bambéto, en est une parfaite illustration. Les ordures forment une montagne devant cet édifice de Dieu, inauguré il y a à peine 17 mois. De loin, on a du mal à contempler les jolis minarets à cause des ordures qui surplombent la mosquée. En plus, une odeur nauséabonde s’y dégage, obligeant même les passants à se boucher le nez. Dans les marchés, le constat est le même. Les vendeurs cohabitent avec les ordures.
Avec cette saison hivernale à Conakry, nombreux sont des citoyens qui sont aujourd’hui inquiets quant à une possible résurgence de certaines maladies liées aux saletés telle que le Choléra ou la dysenterie.
Par ailleurs, il faut rappeler que le Premier ministre, accompagné de certains membres de son département, a lancé récemment, à grand renfort médiatique, la campagne d’assainissement de la ville de Conakry. Selon certaines sources, des milliards de francs guinéens auraient été débloqués à cet effet. En dépit de tout, la capitale n’a jamais été aussi sale et désagréable à vivre que maintenant.