Qualifié en demi-finale du CHAN, le Syli national A’ n’a pas tremblé face aux Amavubi du Rwanda. Même réduit à dix dès la 14ème minute du match, l’équipe de Lappé Bangoura a montré du caractère et fait preuve de beaucoup d’engagement et de détermination. À aucun moment, elle n’a douté face à son adversaire du jour. La qualification acquise est plus que méritée. En conférence de presse d’après match, Kanfori Lappé Bangoura a dévoilé les petits secrets de la victoire qui lui permet de disputer sa deuxième demi-finale de CHAN en tant que sélectionneur national.
« Au delà du discours, on a fait l’analyse vidéo des matchs du Rwanda. On a constaté que c’est une équipe qui a beaucoup de qualité sur les côtés. Pendant la dernière séance d’entraînement, j’ai tenu compte. Je me suis préparé sans une sentinelle devant la défense, révèle-t-il. J’ai préparé une séance où les latéraux pouvaient aider les milieux. J’ai joué en infériorité numérique. C’est comme si c’était prévu, dès que le carton rouge est sorti, j’ai changé de stratégie et de schéma tactique. J’ai repositionné Coumbassa et Morlaye comme deux récupérateurs. J’ai dit au groupe qu’il ne faut pas oublier les objectifs et surtout qu’il ne faut pas rendre notre séjour désagréable, c’est-à-dire on ne doit pas perdre. Quand on perd, je ne sais dans les autres pays comment ça se passe, mais en Guinée c’est autre chose, ça devient désagréable parce que tout le monde aime le foot. Quand on joue, tout le monde est dans la rue. Je leur ai dit de se rappeler de cela, il ne faut pas perdre ce match, prenez courage, continuez à courir et soyez intelligents. Ils ont respecté les consignes tant sur le plan tactique, ils ont été très costauds sur le plan mental.»
Qualifié en demi-finale après le fiasco de Marrakech en 2018 où son équipe était sortie au premier tour, Lappé Bangoura a saisi la belle opportunité pour se tresser des lauriers et dénoncer le manque de reconnaissance dont il fait l’objet en Guinée. «Je continue à me former et je travaille conséquemment. J’ai la Licence A CAF. Je suis instructeur de la CAF. Je ne cesse de me former, déclare-t-il. Peut-être, c’est en Guinée que les gens ne me font pas confiance. Après, on n’est jamais prophète chez soi. Ce n’est pas facile, c’est pourquoi j’accepte toutes les critiques. Mais si vous suivez tous les analystes du monde entier qui parle du football, de l’Afrique, ils reconnaissent que coach Lappé apporte sur les plans tactique et mental et il fait progresser les joueurs et son équipe. C’est ça le rôle de l’entraîneur.»
Déçu de son élimination, le coach des Guêpes du Rwanda Vincent Mashami pense qu’une qualification de son équipe en demi-finale aurait été plus que logique. « La meilleure équipe a perdu. Parfois on gagne et parfois on perd. Ça fait partie du football. On n’est pas les seuls à avoir perdu dans cette compétition. Nous perdrons et gagnerons des matchs. Au final, c’est une seule équipe qui gagnera le trophée, souligne-t-il. Je dois dire qu’on avait la meilleure équipe, mais je dois féliciter la Guinée. Les Guinéens ont bien joué. Ils ont été agressifs. Ils ont saisi leur chance. Nous, on ne l’a pas fait. C’était un match très compliqué. On aurait pu prendre l’avantage, malheureusement, on n’a pas su transformer en but les occasions qu’on s’est procuré. Eux ils ont mis leur coup franc au fond.»
Tanou Diallo, depuis Douala pour Guineenews©