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Cellou : « Au regard de nos lois, M. Alpha Condé devrait être déféré devant la Haute Cour de Justice pour haute trahison »

Cellou Dalein Diallo, le leader de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) est intervenu sur les antennes de la Radio Espace ce matin, pour parler du « combat » de l’opposition et du FNDC face à la « machine » mise en marche par le président Alpha Condé vers le référendum et les élections législatives du dimanche prochain.

Cellou Dalein signe et persiste que l’opposition et le FNDC feront tout pour barrer la route au « train à grande vitesse » mis sur les rails par le Chef de l’Etat. Il est allé jusqu’à proférer des menaces contre le président Alpha Condé qui, selon lui, « devrait être traduit devant la Haute Cour de Justice pour la violation de la Constitution ».

Interrogé sur la dernière déclaration du FNDC, Cellou Diallo Diallo confirme : « Au regard de nos lois, M. Alpha Condé devait être déféré devant la Haute Cour de Justice pour haute trahison en raison de la violation récurrente de son serment. Notamment celui de respecter et de faire respecter la constitution de la République. Il a fait deux fois devant le peuple de Guinée et l’opinion internationale. Cette Constitution qui stipule que nul ne peut exercer plus de deux mandats présidentiels non ! Et cette constitution n’a pas prévu des dispositions permettant de l’abroger. Parce que l’article auquel on s’est référé pour demander le référendum ne le peut pas. C’est une loi organique qui va permettre de le changer (…) C’est un coup d’Etat constitutionnel (…) Et M. Alpha Condé étant malin, il n’a pas voulu mettre en place cette Haute Cour de Justice (…) C’est pour préparer son coup. Et rappelez-vous que l’opposition a marché ici pour exiger la mise en place de cette Cour de Justice dont l’absence favorise l’impunité (…) Etant donné qu’il a violé cette constitution (…) il n’est plus Président de la République. Voilà les arguments qui ont emmené le FNDC à considérer qu’il a fait un parjure …. »

Quelles conséquences découleront de cette prise de position du FNDC ?

 « Mais c’est au regard de la loi ! On s’est référé à la loi fondamentale en particulier…La conséquence…Bon avec les arguments pertinents, on va demander le départ de M. Alpha Condé…Pour l’instant, c’est notre position. Nous allons user de notre droit constitutionnel d’organiser des manifestations sur les places publiques pour demander son départ ».

Par quels moyens, le FNDC et l’opposition pourront faire partir le président Alpha Condé ?

« On ferra recours aux juridictions nationales et internationales…On va manifester sur les places publiques et ça finira par porter. Alpha Condé s’apprête à faire un coup d’Etat constitutionnel. On doit tous refuser ce coup d’Etat ! Pour que notre pays puisse avoir des institutions qui sont respectées ! Et que le peuple comprenne que celui qui est là n’a plus de légitimité de nous diriger parce qu’il a violé son serment »

 Sur ses dernières déclarations…Deux tons ?

« Il n’y a qu’un seul ton. Nous avons décidé de ne pas participer à cette élection…Le ton c’est qu’on ne participe pas aux élections et on fera tout pour ne pas qu’elles aient lieu. On a dit aux gens qu’on n’est pas d’accord d’aller aux élections avec ce fichier…Nous allons nous battre avec les moyens légaux. »

Quelles positions à adopter désormais puisque vous ne reconnaissez plus Alpha Condé comme président de la République ?

« Nous avons fait assez ! On a cédé à la demande des religieux, on a écouté les représentants de la CEDEAO, Alpha a dit niet ! On a demandé d’aller au dialogue, on a dit d’accord ! Si le dialogue peut permettre d’aplanir nos divergences et mettre fin aux violences auxquelles nous sommes exposées (…) Mais il n’y a pas de problèmes ! »

 L’opposition est-elle soulagée du retrait de l’OIF du processus électoral ?

D’abord, je suis d’accord que l’OIF aurait dû se retirer plus tôt. C’est tardif quand on sait qu’ils ont des experts qui travaillent avec la CENI…qui sont au courant de tout ce qui se passe. Et l’obstination du président de la CENI qui refuse d’appliquer les résolutions de cette même OIF qui a révélé toutes les anomalies…Pourquoi l’OIF a attendu maintenant ? C’est la question que l’on se pose. Ce qu’il faut savoir du fichier, c’est que dès 2015, on a demandé qu’il soit audité parce qu’il y avait plein d’anomalies. Le corps électoral est passé à cette date à 50%. Et nous avions des appréhensions au niveau du fichier (…) On a obtenu l’audit au forceps. L’audit a révélé qu’en 2015, pour préparer le KO, la CENI s’est arrangée à y mettre 3 000 personnes sans que ceux-ci ne soient soumises au dédoublonnage et qu’il y avait 1 652 000 électeurs qui n’avaient pas de données biométriques. Tous ceux-ci ont voté en 2015 pour réaliser le coup KO….Il y avait plein de doublons, de fictifs. Le fichier n’est pas du tout assaini…

Qu’allez-vous faire maintenant ?  

C’est très bien que l’opinion sache que le fichier ne reflète pas la réalité. Que les Guinéens sachent désormais que ce fichier ne reflète pas le corps électoral. Alors on va se battre. C’est un combat qui est ouvert qui va continuer jusqu’à ce qu’on ait un fichier équitable.

Financement du Chef de file de l’Opposition

C’est Alpha Condé lui-même qui a initié cette loi. Je crois que c’est pour redorer son image. La loi a été adoptée à l’unanimité à l’Assemblée Nationale en 2014…En 2015 rien aucun avantage, 2016 rien. 2017, M. Alpha Condé décide de s’exécuter. En fin d’année, il décide de couper. …Il a dit que tant que je continue à l’attaquer, je n’ai pas droit à toucher cet argent. Bon, mes performances électorales ne sont pas dues à cet argent ! En 2010, j’ai eu 41%, en 2013, j’ai obtenu 37 députés sans aucun financement. Mes revendications, c’est pour que la loi soit respectée.  Et je n’ai jamais mené une démarche à ce sujet.

Et si le Chef revenait sur sa décision de payer le chef de file de l’opposition comme le dit la loi?

A cette question Cellou est sceptique. Pour lui, le président Alpha Condé ne reviendra plus en arrière. Comme quoi, « C’est un opposant à Cellou, ce n’est pas un président », ironise-t-il avant de revenir sur le cas Ousmane Gaoual qui selon le président de l’UFDG est en mission de sensibilisation à l’instar des autres élus du parti à l’intérieur du pays.

Pour ce qui concerne les critiques du Chef de l’Etat contre lui et Sidya Touré, Cellou Dalein pense qu’Alpha Condé n’a aucun projet et qu’il n’arrive plus à convaincre. Cellou Diallo aurait souhaité que le président de la République reconnaisse au moins les réalisations qu’il a eues à faire quand il était Premier ministre du feu Général Lanssana Conté, au lieu de lui rabattre à l’oreille chaque jour les conditions de l’acquisition de son domicile qu’il a obtenu dans les règles de l’art. Pour leur nouvelle stratégie pour freiner la machine Alpha, Cellou refuse de la dévoiler.

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