La mise en place des conseillers communaux entamée il y a quelques semaines et qui a été émaillée de soubresauts dans plusieurs localités du pays, a été le principal sujet abordé ce samedi par le président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) à l’assemblée générale, ce samedi à son siège, à Conakry.
Visiblement très remontée par « ces actes barbares », le leader de l’UFDG n’a pas été tendre à l’endroit de la gouvernance d’Alpha Condé. Pour Cellou Dalein Diallo, « lorsqu’on parle d’Etat voyou qui ne respecte pas la constitution et les lois de la République, vous arrivez en Guinée, vous en avez trouvé un ».
Poursuivant ses piques, le leader de l’UFDG a déclaré plus loin qu’en « nous sommes dans une république bananière. « Nous sommes dans une république bananière, et c’est inacceptable. Alpha Condé qui revendique 40 ans de combat pour la démocratie et la liberté, est le plus grand dictateur de la sous région. En Afrique de l’ouest, il n’y a pas son deux », fustige Cellou Dalein.
Parlant de l’installation des maires, Cellou Dalein est revenu sur les violences qui ont eu lieu à l’intérieur du pays.
A Gueasso, une localité située en région forestière, la maison du représentant du BL (bloc libéral) a été calcinée, a-t-il rapporté. « On a mis en place l’exécutif sans la participation des élus. A Wondekenema, la sous préfecture natale du leader du BL, Dr Faya Millimono, le BL et l’UFDG ont représenté une liste commune, on a eu 4 élus. On a demandé au préfet de remplacer les élus de l’UFDG par d’autres citoyens qui ne sont pas élus. Le sous-préfet est venu sortir les élus de l’UFDG dans la salle manu militari pour amener deux autres qui ne sont pas élus et dire que ce sont eux qui votent. C’est alors que Dr Faya a demandé à ses élus de sortir de la salle. Si on décide que ce sont des gens que le pouvoir a désignés qui doivent voter pour le maire en lieu et place de ceux qui ont voté, c’est qu’on est devenu fou », dénonce Cellou Dalein qui précise que tout s’est passé sous la vigilance de l’armée et la gendarmerie.
« A Nabou également, une localité située dans la préfecture de Siguiri. Il y avait là six dissidents du RPG élus qui n’étaient pas d’accord avec celui qui était proposé au poste de maire, ils ont fait une coalition avec l’UFR et l’UFDG, mais on a sorti et remplacé les élus du RPG pour dire qu’ils ne peuvent pas voter. On a envoyé d’autres citoyens pour voter à leur place. C’est ainsi que l’exécutif a été mis en place », relate-t-il.
Selon le leader de l’UFDG, c’est le même scenario qui s’est passé à Balandougouba dans Mandiana, à Tokounou, à Kalinko, où ils ont fait sortir les élus pour introduire d’autres citoyens.
Autre fait dénoncé par le chef de file de l’opposition, c’est la corruption qui a accompagné l’installation des députés. « A Fria et à Sougueta par exemple, dira-t-il, lorsqu’ils se sont rendus compte que l’UFDG va remporter le même jour, ils ont suspendu. Ils ont envoyé des sommes colossales partout où on pouvait être en ballotage pour corrompre les élus des listes indépendantes pour se faire le quorum. Et c’est lorsque cette opération est réalisée, c’est en ce moment seulement que les représentants de l’administration sont autorisés à mettre en place les exécutifs », fait savoir Cellou Dalein.
« Voila comment nous sommes en train de vivre le second mandant d’Alpha Condé qui est heureusement le dernier. Le dernier si on se mobilise, si on continue le combat, malgré les intimidations, malgré le retournement de certaines personnes qui n’ont pas de conviction, qui n’ont que des intérêts », affirme l’ancien premier ministre.
« A l’UFDG, poursuit-il, nous avons des convictions et nous nous battons pour qu’il y ait une démocratie apaisée, la réconciliation, le développement, la fraternité entre les fils de ce pays », indique l’opposant au régime d’Alpha Condé.