Cellou Dalein Diallo, le président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), a accusé lundi les autorités d’avoir voulu déformer les résultats de l’autopsie sur les 11 corps tués les 14 et 15 octobre 2019, a Conakry lors des manifs organisées par le front national pour de la défense de la constitution (FNDC).
En marge de la levée des 11 corps ce 4 novembre à l’hôpital sino-guinéen, Cellou Dalein Diallo a dénoncé le traitement réservé à ces corps dont la plupart seraient en état de décomposition. « La plupart de ces corps-là sont en état de putréfaction à cause du traitement inhumain qu’Alpha Condé leur a infligé. On savait que M. Alpha Condé n’a pas d’égard pour les citoyens guinéens de l’opposition, mais on ne pouvait pas s’attendre à ce qu’il inflige un traitement comme ça des corps de ses propres citoyens », fustige-t-il.
Le président de l’UFDG s’était précipité à dénoncer une situation sans savoir que le pire était devant lui. Car, lorsque le cortège funèbre a quitté l’hôpital de Kipé, il a été accueilli par des gaz lacrymogènes en face de Prima Center, avant d’être arrosé d’eau chaude au rond-point de Bambéto.
Selon le chef de file de l’opposition guinéenne, si les corps ont été sortis de la morgue d’Ignace Deen pour Kipé, c’est parce que le président Alpha Condé n’aurait pas voulu voir une marche funèbre traverser tout Conakry. « M. Alpha Condé ne voulait plus garder ces corps dans des chambres froides à l’hôpital public. Puisque c’est lui qui commande là-bas, il a demandé de les extraire et de venir les jeter ici en plein air sans aucune protection. Il a préféré les transférer à l’hôpital sino-guinéen qui n’avait pas de capacités ni de les conserver, ni de les protéger contre la putréfaction, parce qu’il ne voulait pas que la marche funèbre traverse la ville », a-t-il déploré.
Puis, il accuse les autorités d’avoir voulu modifier les résultats de l’autopsie : « Ils ont voulu d’abord déformer complètement les résultats de l’autopsie parce que tous ceux-ci ont été tués par balles. »