Lors de sa présentation de la politique générale de son gouvernement à l’Assemblée nationale, le Premier ministre, Ibrahima Kassory a dit qu’il ne sait pas d’où est venu l’ordre de casser les maisons à Conakry et environs. Invité de l’émission « On refait le Monde» de Djoma TV, Cellou Dalein Diallo s’est dit « surpris » et même « dérouté » d’entendre de tels propos venant du chef du gouvernement.
« Le gouvernement a pris cette décision qu’il a fait exécuter fièrement. Parfois devant les caméras de la RTG. Les ministres ont organisé une conférence de presse pour assumer et dire leur volonté de restaurer l’autorité de l’Etat et de libérer les emprises. Moi j’ai visité les décombres des maisons détruites à Dubreka. C’était extraordinaire. J’étais surpris, complètement dérouté lorsque je vois le même gouvernement dire qu’il ne sait pas qui a donné l’ordre. Or c’est une chose assumée avec fierté. Non pas seulement le ministre de de la Ville et de l’Aménagement du territoire », a déploré le président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG).
Cellou Dalein rappelle que le ministre de l’Administration du territoire et celui de la Ville, ont animé conjointement une conférence de presse pour justifier l’utilité de la libération des emprises de la route et des domaines de l’Etat. Ils avaient même annoncé que les opérations ne se limiteraient pas qu’au grand Conakry, mais qu’elles concernent aussi les villes de l’intérieur du pays.
Lors d’un conseil de ministres, le Président Alpha Condé a instruit d’indemniser les victimes qui avaient des papiers. Mais pour Cellou Dalein, c’est une chose difficile à faire, puisque les bâtiments ont été cassés sans que leur valeur ne soit évaluée avant la casse : « J’ai dénoncé cela en disant que même une armée d’occupation n’aurait pas fait pire. Effectivement, lorsqu’ils disent qu’ils vont indemniser, mais s’ils sont animés de cette bonne intention, puisque le Code foncier autorise d’exproprier le citoyen, mais après une juste indemnisation. S’ils étaient animés de la bonne intention, en pleines crises sanitaire et économique, ils n’ont pas recensé les maisons, ils n’ont pas évalué leur valeur, ils n’ont pas sensibilisé les gens. »
Pire, poursuit le président de l’UFDG, « ils n’ont aucun projet d’élargissement de la route, aucun projet d’aménagement des emprises libérées. »