En initiant la campagne « stop COVID-19 en 60 jours, engageons nous », les autorités guinéennes ont affiché leur détermination à en finir avec la pandémie qui secoue le monde. Surtout avec le confinement annoncé des contacts des malades et leurs familles respectives. Sauf que c’est à ce niveau que subsistent des zones d’ombres qu’il faut nécessairement éclairer.
« Le diable est dans les détails », dit le dicton. Et c’est justement un détail constaté au lancement de la campagne » stop COVID-19 en 60 jours… » qui nous intéresse à présent.
A la cérémonie de lancement officiel de cette ambitieuse campagne, à la direction régionale de la santé de la ville Conakry (DRSVCO), il était prévu la remise des kits et autres moyens de subsistance à deux familles concernées. Ainsi dit, ainsi fait.
Au terme des discours officiels de circonstance, deux représentants de deux familles concernées par le confinement ont été introduits dans la salle qui a servi de cadre à la réunion. Un jeune homme et une dame dont les médias ont été demandés d’éviter de montrer le visage. Pour leur éviter la stigmatisation…
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Et c’est là le détail. En ce sens que l’idée du confinement des membres des familles des contacts, c’est le fait d’anticiper sur le risque de contamination en évitant le contact entre de potentiels porteurs de la COVID-19 et le monde extérieur. Un principe violé par la présence des représentants des familles des personnes contacts à la cérémonie…
Et la question qui taraude l’esprit de tout observateur, en constatant que les autorités transgressent leurs propres mesures, c’est celle de savoir si cette campagne n’est pas que de la poudre aux yeux? Autrement dit, une initiative pour mobiliser et dépenser des ressources au profit des acteurs impliqués dans la lutte contre le coronavirus.
L’ANSS dont nous avons interpellés les services sur la question nous a répondu 72 heures plus tard via un responsable du département surveillance. Avec la diligence de la direction communication.
Au bout de beaucoup de contours sur fond de théories scientifiques, Dr Sory Condé, chargé de suivi au département surveillance, explique que « le confinement, ce n’est pas les familles. C’est un espace plus large au niveau du quartier. » Et d’ajouter même « qu’au niveau du quartier, il n’est pas possible de mettre de barrières empêchant les habitants d’avoir des contacts entre entre-deux… ». Puis d’invoquer
des besoins qui nécessitent certains déplacements indispensables comme l’achat du pain ou en matière d’eau…
Des explications qui ont peut-être le mérite de prouver la bonne foi des agents. Mais sans éclairer la zone d’ombre, encore moins convaincre que tous les contours de la campagne stop COVID-19 en 60 jours ont été étudiés par les autorités. D’autant plus que les denrées prévues pour le confinement ne sont pas distribuées aux quartiers mais aux familles.