BEIJING, 21 août (Xinhua) — Un soleil rayonne dans cinq couleurs : vert, bleu, orange, rouge et jaune, représentant les cinq membres actuels des BRICS, sur le logo de son sommet de 2023.
Le 15e Sommet des BRICS, qui se tient en Afrique du Sud du 22 au 24 août, défend le thème « Partenariat pour une croissance mutuellement accélérée, un développement durable et un multilatéralisme inclusif ». Selon les responsables des BRICS, cet esprit a suscité l’intérêt d’environ 40 pays pour rejoindre le groupe.
A mesure que davantage de pays expriment leur intérêt pour rejoindre le bloc, le soleil semble encore plus lumineux et vibrant.
UN GROUPE GRANDISSANT
Lors du sommet, les dirigeants discutent de l’expansion du groupe des BRICS, notamment des critères d’adhésion et des principes directeurs, a fait remarquer Carlos Maria Correa, directeur exécutif de South Center, lors d’une récente interview accordée à Xinhua.
« Vingt-deux pays se sont formellement adressés aux pays des BRICS pour devenir des membres à part entière. Un nombre égal de pays ont posé de manière informelle des questions sur l’adhésion aux BRICS », a déclaré Anil Sooklal, ambassadeur de l’Afrique du Sud pour les BRICS.
L’Algérie est parmi les derniers pays à montrer leur intérêt. « Nous avons officiellement demandé à rejoindre le groupe des BRICS et nous avons envoyé une lettre demandant à être membres actionnaires de la banque (Nouvelle Banque de développement) », a indiqué le président algérien Abdelmadjid Tebboune, cité le 22 juillet par la chaîne de télévision arabophone Ennahar TV.
Selon le quotidien japonais Mainichi Shimbun, l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, le Nigeria et d’autres pays producteurs de pétrole ont également présenté des demandes. Une fois approuvés, les membres des BRICS couvriront plus de la moitié des ressources mondiales en pétrole et en gaz.
« De nombreux pays du Sud global ont cherché à se réunir afin de travailler en faveur d’un ordre mondial plus juste et plus inclusif (…) Les BRICS inspirent de nombreux pays à se réunir à nouveau pour faire progresser cette vision », a déclaré Kenneth Creamer, professeur principal à l’Université de Witwatersrand, lors d’une récente interview avec Xinhua.
LE CHARME DES BRICS
En juin dernier, le président français Emmanuel Macron a exprimé son intention de participer au prochain sommet à la suite de ses entretiens avec la ministre sud-africaine des Relations internationales et de la Coopération, Naledi Pandor.
C’est là que réside le charme des BRICS. Le bloc est devenu une force positive, stable et constructive dans les affaires internationales.
Plusieurs économies émergentes, par exemple, sont en difficulté financière en raison des politiques économiques strictes du FMI, a déclaré Deutsche Welle, la chaîne de télévision publique allemande. Elle a noté que la Nouvelle Banque de développement et l’Accord de réserve éventuel des BRICS pourraient soutenir les économies en difficulté de paiement.
« La Nouvelle Banque de développement est la réalisation la plus remarquable. Elle a également conduit à une augmentation des échanges entre les pays et a gagné une certaine attention internationale », a déclaré Daniel Bradlow, professeur à l’Université de Pretoria, qui a étudié le groupe.
Avant tout, les BRICS défendent la multipolarité et le multilatéralisme, a affirmé le président cubain Miguel Diaz-Canel. Ce faisant, « les pays des BRICS contrent le concept de la Guerre froide et ouvrent la possibilité d’un ordre international plus équitable et plus juste, bénéfique pour le monde ».
« Dans un monde de plus en plus polarisé, les BRICS créent une voie propice aux pays pour façonner un ordre politique et économique plus inclusif », a déclaré Cavince Adhere, spécialiste kényan des relations internationales.
DES PERSPECTIVES PLUS VASTES
De nombreux pays en ont assez de la quasi-domination des Etats-Unis sur l’économie mondiale depuis des décennies, a noté le site internet espagnol Rebelion. Le non-respect des directives de Washington entraîne des sanctions et un chantage financier.
Avec de futurs membres potentiels, le commerce transfrontalier au sein du groupe deviendrait plus efficace et attirerait davantage d’investisseurs. La perspective d’une monnaie émise par les BRICS est une possibilité.
« Ses membres seraient probablement en mesure de produire une gamme plus large de biens que n’importe quelle union monétaire existante », a indiqué le magazine américain Foreign Policy, en commentant la monnaie potentielle. « Etant donné que chaque membre du groupe des BRICS est un poids lourd économique dans sa propre région, les pays du monde entier seraient probablement disposés à faire des affaires dans cette monnaie hypothétique ».
Alors que le Bangladesh, l’Egypte, les Emirats arabes unis et l’Uruguay ont été admis en tant que nouveaux membres de la Nouvelle Banque de développement, il est inévitable qu’il y ait un commerce international encore plus équitable et accessible, car ces quatre pays se trouvent sur trois continents.
« Pour les nouveaux venus, faire partie des BRICS pourrait étendre leur influence diplomatique et ouvrir des opportunités commerciales et d’investissement lucratives », a récemment commenté le Washington Post.
Lors d’une interview accordée à l’agence de presse TASS, Nozipho Mxakato-Diseko, représentante permanente de l’Afrique du Sud auprès des Nations Unies à Genève, a déclaré que les BRICS étaient heureux d’accepter de nouveaux membres ayant exprimé leur intérêt pour rejoindre le groupe.
« Les BRICS s’engagent à soutenir le multilatéralisme, à réformer le système de gouvernance mondiale et ont constamment plaidé en faveur d’un traitement équitable des pays en développement sur la scène internationale », a déclaré Gerald Mbanda, expert en coopération Afrique-Chine, à Xinhua.
« C’est la raison pour laquelle je crois que les BRICS sont sans aucun doute un moyen de croissance accélérée avec des opportunités commerciales et d’investissement accrues », a-t-il ajouté.