Le régime alimentaire du chimpanzé est un régime omnivore, principalement herbivore, en particulier frugivore. Le chimpanzé se nourrit de feuilles, de fruits et de noix, qui forment son menu de base. De plus, il se nourrit de chenilles, de termites, de fourmis, de miel sauvage et d’œufs d’oiseaux. Il capture parfois des oiseaux et des petits mammifères. Il s’intéresse notamment à un petit singe arboricole, dont il a une grande affection, le colobe, selon un scientifique interrogé par notre reporter.
« En général, les chimpanzés sont omnivores, sont des végétariens, principalement des fruits, des feuilles de noix, des fourmis. Il arrive des cas où les chimpanzés mangent la viande. On sait par exemple qu’au Congo, les chimpanzés vont à la chasse aux autres singes. Ils attrapent et ils mangent. Il y a des cas de carnivoris envers les humains. Ça s’est établi dans la littérature. Ce n’est pas la première fois que les chimpanzés tuent sans dévorer», a dit le docteur Aly Gaspard Soumah, primatologue et ex-directeur de l’Institut environnemental de Bossou.
Pour le docteur Paul Lamah, actuel directeur général dudit Institut: «Les chimpanzés mangent tout. Ce sont des omnivores.»
Ils vont à la chasse, des fois ils mangent des petits animaux en brousse. Ils mangent les œufs des oiseaux, ils vont à la pêche aux poissons, aux crabes. Ils font le ramassage des fourmis, ils mangent tout. Ils boivent du vin, ils ne sont pas loin de nous. L’attaque entre les humains et les chimpanzés peut se produire, mais dans le cas de Bossou, il faut dire que l’espace vital est très réduit maintenant. La pression humaine est très grande sur l’espace vital des chimpanzés. Donc les affrontements sont quasiment inévitables. Sur le même domaine, la superficie n’est pas grande, la population est en train de s’accroître. Les gens vont à la recherche de la nourriture et les chimpanzés font de même et les deux groupes misent sur la même ressource. Les affrontements sont inévitables. On peut les éviter lorsque la population sera en mesure évidente de quitter la réserve. D’aller vers les zones hydro agricoles, vers la savane, ça peut être possible. Aussi longtemps qu’on n’a pas réussi à recaser cette population, aussi longtemps qu’il y a des enclaves agricoles dans la réserve. Et qu’ils vont à la recherche de la nourriture et les chimpanzés vont à la recherche de la nourriture, ça va être compliqué. »
Par rapport à l’apprivoisement des chimpanzés de Bossou, dit-il, « ce n’est pas trop évident que dans la tradition même des Manons, ces chimpanzés ont des propriétaires dans le village. Qu’il y ait des familles à Bossou détentrices de ces chimpanzés, ce n’est pas très évident», déplore notre interlocuteur.
Selon lui, « hier, j’étais en conférence vidéo avec les partenaires, de la communauté par la voix du président de la délégation spéciale. Il y a des familles détentrices des chimpanzés ; rien ne peut se faire de façon très approfondie sans que ces familles ne soient impliquées. De façon coutumière, de façon respectueuse, c’est l’avis que le Président de la délégation spéciale a laissé entendre hier. Nous sommes en train de prendre toutes les mesures. Ils ont fait des propositions et nous avons fait également de même. Leur proposition va dans le sens de la sensibilisation, les nôtres vont dans le sens de l’accompagnement des familles riveraines autour de la réserve. Nos interventions vont dans le sens de protéger les humains, mais aussi, les animaux. Nos interlocuteurs que sont les familles riveraines ainsi que les autorités ont à leur niveau, proposé la même chose. Je suis en train de faire le rapport», a-t-il conclu.
Selon ces spécialistes, les attaques mortelles ont souvent été commises contre des enfants vivant dans les forêts ou à proximité des habitats des chimpanzés. Plusieurs cas où les chimpanzés enlèvent et dévorent des bébés humains ont été rapportés, dans la plupart des régions où il y a des chimpanzés.