Dans les districts de Missira et Khorira, situés dans la sous-préfecture de Tamita à 75 kilomètres de la commune urbaine de Boffa, les enfants ayant l’âge d’aller à l’école sont plus nombreux que ceux qui y partent. Tenez ! Sur 400, seuls 30 enfants vont à l’école, a-t-on appris. Tandis que les autres sont dans les activités champêtres.
Malgré les efforts fournis par l’État et plusieurs ONG en faveur de la scolarisation des enfants desdites localités, le taux de fréquentation scolaire reste très faible.
Le président de la jeunesse du district de Missira, Aly Conté, exprime son amertume : « Le manque d’enseignants est un des problèmes qui nous préoccupe ici. C’est ce qui fait que les citoyens de Missira préfèrent envoyer leurs enfants au champ au lieu de les inscrire à l’école. Parce qu’à l’école, ils ne font que la pagaille. Il n’y a rien. La façon dont ils vont, c’est de la même façon, ils reviennent encore. Moi, j’ai dit que les parents de ces enfants ont raison. Parce qu’ils disent qu’il y a un seul enseignant pour une école de 5 salles de classe. Nous sommes abandonnés par les autorités ».
A en croire Aboubacar Conté, membre du bureau du district de Khorira, les enfants sont sans avenir. « Nous sommes pitoyables. Nos enfants sont sans avenir. On a l’école mais on n’a pas d’enseignants. Il y’a de cela cinq ans, nous avons nos enfants qui ne comptent que sur nous tels que Sogotoro, Condeya et Kissankily. Il y a des enfants qui ont atteint l’âge d’aller à l’école, il n’y a pas d’enseignants. C’est pourquoi vous verrez certains parents qui préfèrent envoyer leurs enfants aux champs qu’au lieu de rester en classe sans enseignant.
Outre ce problème ce manque criard d’enseignants, la localité ne dispose ne dispose d’aucun poste de santé ni un forage. Si on a un malade, on l’envoie dans le hamac à Tormelin dans la préfecture de Fria à 30 km où à Tamita. (…) Nous sommes oubliés par l’État et nos autorités préfectorales et sous-préfectorales ».
« Missira est un district situé entre les préfectures de Boffa et de Fria où la pauvreté bat son plein. Nous sommes marginalisés par nos autorités sous-préfectorales et communales. Nos enfants veulent étudier mais on n’a pas d’enseignants. Nous demandons à l’Etat de nous aider à assurer notre avenir à travers l’éducation de nos enfants », a lancé Aboubacar Conté.