Le représentant du FMI en Guinée, José Sulemane, a présenté hier, au ministère de l’Economie et des Finances, le rapport sur les perspectives économiques de l’Afrique subsaharienne. La cérémonie s’est déroulée en présence des cadres dudit ministère, des représentants de la BAD, de la BCRG, et de certaines régies financières. Les flux des capitaux et l’avenir de l’emploi ont été les points débattus entre les acteurs de la finance.
Ainsi, au sortir de cette rencontre, le chef de Cabinet du ministère de l’Economie et des Finances s’est exprimé sur le contenu du rapport. « Je pense que c’est un très bon rapport. Il est utile quand on a mis en œuvre un certain nombre de réformes et de mesures qu’on s’assoie et qu’on se pose la question est-ce que ça va dans le bon sens ou pas ? »
Selon Bakary Sylla, « le rapport nous montre que nous (Guinée, ndlr) allons dans le bon sens. Nous partageons l’essentiel des conclusions contenues dans le rapport. C’est-à-dire accentuer l’efficience des dépenses publiques afin de diminuer les subventions improductives, mobiliser davantage de recettes intérieures. Ce qui veut dire que nous partons d’un constat que la plupart des pays de l’Afrique subsaharienne sont en dessous de 3 à 5% de leurs potentiels de mobilisation de recettes »
Poursuivant, il dira : « (…) nous devons veiller à la viabilité de la dette. Il a été beaucoup question de l’endettement public et c’est pour nous aujourd’hui, de garantir l’avenir des générations futures en leur laissant des dettes sur table que la croissance économique pourrait rembourser ».
Mais, prévient-il, « aujourd’hui, le contexte international est moins favorable. A cause notamment des tensions commerciales, entre la Chine et les États-Unis d’Amérique, l’élévation des barrières douanières contre les produits des autres. Il y a aussi des risques politiques en Europe. Le Brexit qui induit un certain nombre d’incertitudes au niveau international. Cela se traduit économiquement dans les taux qui sont pratiqués sur ces marchés ».
Or, « dès lors qu’il y a une augmentation de taux aux Etats-Unis et en Europe, forcément cela se traduit dans les emprunts au niveau mondial et dans les marges qui sont inclues dans les taux d’intérêts », précise M. Sylla.
Pour concrétiser les réformes et favoriser l’efficience des dettes, le chef de cabinet du ministère de l’Economie et des Finances prône « la diversification économique » car « en termes de croissance, (…) il est important … d’investir dans le secteur de l’agriculture. Parce qu’il emploie beaucoup plus de monde que les mines qui sont des industries extractives ».
« La finalité d’une économie, il n’y a pas que la création de la richesse, c’est aussi la redistribution et l’emploi pour tous », estime M. Bakary Sylla.