La huitième législature a fermé portes et fenêtres le 24 décembre 2019, après six ans, soit avec un an de bonus. Mais à la veille, à l’occasion de l’adoption de la loi de finances initiale 2020, les présidents des groupes parlementaires libéral démocrate et RPG Arc-en-ciel, ont regretté certains manquements lors de ces six années d’exercice. C’est le cas notamment du rôle de « contrôle de l’action gouvernementale » ou de certaines dispositions du Règlement intérieur de l’Assemblée.
« Nous regrettons, durant cette mandature, que notre Assemblée n’a pas pu bénéficier d’un siège digne de ce nom malgré le fait que dès la première année un site nous a été attribué avec un financement de la Chine. Aussi, durant cette période, notre Assemblée n’a organisé, malheureusement, aucune enquête parlementaire encore moins examiné une loi de règlement et de compte rendu budgétaire », a regretté le président du groupe parlementaire libéral démocrate, le Dr Fodé Oussou Fofana.
Dans le même ordre d’idées, le président du groupe parlementaire RPG Arc-en-ciel, Amadou Damaro Camara, estime que l’inexpérience des députés et les tensions ont empêché que l’Assemblée nationale ne joue pleinement son rôle de contrôle de l’action gouvernementale : « Notre rôle c’est de voter les lois. Nous avons voté les lois. Notre second rôle, c’est le contrôle de l’action gouvernementale. Il faut avouer que pour deux raisons, nous avons rempli moins cette deuxième fonction. Premièrement, le manque de ressources qualifiées. Sur les 113 qui ont siégé, il n’y avait que neuf qui avaient une quelconque expérience parlementaire. Deuxièmement, nous avons connu tellement de tensions que souvent même des simples commissions d’information se transforment en commissions d’inquisition et c’est pourquoi ce deuxième rôle de notre Parlement a été moins observé. »
Dans le Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, il est prévu de prendre en charge tous les anciens présidents de l’institution. Mais ces dispositions aussi n’ont jamais été appliquées par la 8ème législature. Une situation que regrette Damaro Camara : « Nous avons regretté que le président Biro (El hadj Boubacar Biro Diallo, premier président de l’Assemblée nationale sous la IIè République, ndlr) n’ait pas été pris en charge en tant qu’ancien président de l’Assemblée nationale. Et comme par mauvaise tradition, le président Somparé (Aboubacar Sompara, ndlr) est mort justement le jour où on a voté le Règlement intérieur qui prenait en charge les anciens présidents de l’Assemblée nationale. Le bureau a manqué à ce devoir, depuis le vote qu’on n’ait fait aucun geste vers le président Biro qui, malgré son âge, vit et qui a besoin, ne serait-ce que symboliquement, d’être accompagné par cette fonction. C’était une loi organique dans l’application de laquelle nous n’avons pas été conséquents. Il faut le regretter. »
Pour voir ces dispositions du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale appliquées, il va attendre la IXe dont l’élection est prévue le 16 février 2020.