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Artisanat: les teinturières de Kindia se plaignent de la contrefaçon et de la cherté des intrants

La préfecture de Kindia recèle un grand potentiel dans le domaine de l’artisanat. De nombreuses femmes se lancent dans la pratique de la teinture à Kindia pour valoriser le textile guinéen sous la bannière du « Made in Guinea ». C’est le cas, par exemple, à Sorondo, où des femmes travaillent sans relâche, sans équipement de protection, tout en utilisant de la soude caustique, une substance très dangereuse pour la santé et l’environnement.

Mme Mamassata Condé, l’une des teinturières que nous avons rencontrées, évoque les difficultés auxquelles elles sont confrontées dans l’exercice de leurs activités.

« Vraiment, les matériaux que nous utilisons sont très chers. Le bazin blanc coûte 420 000 FG, la bougie 150 000 FG. Nous rencontrons de nombreuses difficultés, car lorsqu’il s’agit de laver, il faut attendre que quelqu’un d’autre ait terminé avant de commencer. De plus, la soude caustique que nous utilisons est très dangereuse. Elle endommage nos mains et nous fatigue énormément. Le travail que nous accomplissons est plus exigeant que ce que nous gagnons en retour », explique Mamassata Condé.

Aicha Bangoura, une autre teinturière, tire la sonnette d’alarme concernant la vente de leurs produits, qui est aujourd’hui entravée par la contrefaçon sur nos différents marchés. Elle décrit leur situation comme suit : « Actuellement, il est très difficile pour nous d’écouler nos textiles en raison de l’abondance de tissus contrefaits en provenance de Chine, qui sont moins chers. Cela impacte directement notre marché, compte tenu de la conjoncture économique que les citoyens traversent. Le textile de Kindia est de grande qualité et peut être porté fièrement partout, mais aujourd’hui, les citoyens n’achètent pas nos textiles en raison de ces imitations en caoutchouc. Nous lançons donc un appel aux autorités pour qu’elles nous aident à promouvoir le textile de Kindia, à l’image de ce qui se fait au Burkina Faso ou au Sénégal avec le « Macky Sall ». Nous demandons également de réduire la présence de ces produits contrefaits sur nos marchés respectifs, car cela nuit à notre pays. Nous n’avons aucune autre source de revenu, notre métier consiste uniquement à vendre ces textiles pour subvenir aux besoins de nos familles et de nos enfants », a-t-elle plaidé.

Il est important de rappeler qu’aujourd’hui, le textile de Kindia, également connu sous le nom de « Kendeli », est en concurrence féroce avec les textiles importés sur nos marchés locaux. De plus, les activités de teinture contribuent à la pollution des cours d’eau de la préfecture.

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