Cette activité autrefois adulée, prisée et génératrice de revenus pour les personnes qui l’exercent à travers les articles traditionnels conçus et vendus comme les vans, les pots, les ustensiles de mesures, les lits en rotin ou en bambou ou encore des chaises ou autres parures s’étiolent petit à petit au niveau de la commune urbaine de Lélouma. Tel est le constat fait par la rédaction locale de Guinéenews©.
Aujourd’hui, rares sont ces personnes qui exercent ce métier qui requiert de la finesse et un savoir faire tirés de l’esprit de la créativité et de l’esthétisme émanant de la culture et des mœurs traditionnelles ancestrales. Mamadou Benté Camara vannier de son état, se débrouille tant bien que mal pour subvenir aux besoins de la famille mais aussi et surtout pour que son métier ne disparaisse pas carrément en cette période ou le modernisme a pris le dessus.
« C’est un métier que m’ont légué mes parents. Et je me plais vraiment dans ce travail ; mais, aujourd’hui, je suis confronté à un sérieux problème pour l’exercer. Les matériaux sont difficiles à trouver. Les bambous ou le rotin se gagnent très difficilement. Pour les trouver, je dois parcourir plusieurs kilomètres et les acheminer jusqu’ici sur la tête n’est pas chose aisée en plus ; je n’ai plus de force nécessaire pour le faire. Avec l’arrivée aussi de la menuiserie moderne, bon nombre de personnes optent pour les articles de cette dernière oubliant ceux traditionnels », déplore-t-il.
A la question de savoir s’il y a une forte demande sur son produit, à Mamadou Benté de répondre : « Quand je fais un lit en bambou, une chaise ou autres objets, ça ne reste pas avec moi plus de deux jours au maximum. C’est pour vous dire que bon nombre de personnes aussi aiment nos produits locaux. Mais, comme je vous le disais tantôt, c’est le matériel qui fait défaut ».
Si certaines personnes ont une préférence pour les articles modernes, d’autres aussi ont un faible pour les produits de ces tisserands locaux entièrement conçus à la main avec du matériel purement local. C’est le cas de Assiatou Diallo ménagère habitant à la commune urbaine.
« J’aime vraiment le traditionnel. Dans mon salon par exemple, les fauteuils, les tables et autres meubles sont le fruit des activités de nos artisans locaux plus particulièrement les vanniers. Je pense que c’est quelque chose qu’il faut encourager. C’est le seul moyen pour nous de valoriser ces artisans qui font un travail exceptionnel. Mais malheureusement, aujourd’hui ce sont là des activités qui meurent à petit feu par manque de soutient et de promotion », explique-t- elle.
Pour cet autre doyen interpellé par rapport à la question, tout ceci est la conséquence de l’avancé technique à cette ère de la modernisation qui est entrain d’engloutir bon nombre de métier qui faisait notre fierté.
« Chaque chose à son temps. Avec l’avancée technique et technologique, beaucoup de nos activités traditionnelles sont en train de s’éteindre. Normalement, ce sont des métiers qu’il faut soutenir car c’est une partie de notre culture qui est en train de disparaître aujourd’hui. C’est le prix à payer. C’est la modernisation », a-t-il lancé.
Faut-il rappeler au département en charge de la promotion artisanale qu’aujourd’hui, on assiste sciemment ou inconsciemment à l’extinction de certains métiers d’une marque culturelle exceptionnelle comme la vannerie, la poterie et tant d’autres. Des activités qui auraient servi de socle pour un développement des communautés à la base.
Jusqu’au moment où nous publions cette dépêche, nous n’avons pu joindre aucune autorité locale en charge de l’artisanat pour connaître la politique d’orientation du gouvernement afin soutenir ces artisans.