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Artisanat : la mécanique, un métier qui se féminise de plus en plus à Kissidougou

Dans la commune urbaine de Kissidougou, nombreuses sont les jeunes filles qui se tournent vers la mécanique, un métier réservé jadis exclusivement aux hommes. Une manière pour elles de s’insérer sur le marché du travail.

Sia Catherine Tolno pratique la mécanique depuis   trois ans, et elle ne regrette pas d’avoir embrassé cette profession. « Depuis que je suis là, j’ai compris beaucoup des choses avec mon maître. Je répare certaines pannes maintenant. Vraiment à l’heure-là, je me débrouille un peu», témoigne Sia, d’un air soulagé.

Sur ce qui l’a menée à la mécanique, elle dit avoir été attirée par la profession. « Moi c’est la mécanique qui me plaît, c’est pour cela que vous me voyez ici. Vraiment,  je collabore bien avec les collègues garçons. Il n’y a pas des problèmes entre nous. Vous savez notre métier demande beaucoup de forces, mais n’oubliez pas aussi que s’il y a des pannes, il faut réfléchir, afin de trouver la solution. C’est comme le médecin et le patient. Là-bas au moyen, on interroge le patient mais ici, dès fois le propriétaire de la voiture ne connaît pas là où se trouve la panne. Donc c’est pour vous dire encore que ce métier demande aussi beaucoup d’analyses», explique notre interlocutrice.

Par rapport aux difficultés rencontrées, elle évoque le cas du transport pour rallier son lieu de travail. « Je paye 10 000 FNG par jour. Je loge dans le quartier de Korodou qui est un peu loin du garage».

Pour finir, Sia Catherine lance un message aux autres jeunes filles oisives en ces termes: « ce que je veux dire aux autres filles, c’est de chercher à avoir un métier, parce que dans la vie, si tu n’as pas de métier, tu n’es rien. Il faut éviter de se balader dans la rue et quémander de l’argent», conseille-t-elle.

Quant à Ouendèno Joséphine Pipa, elle parle de ce qui l’a poussé à venir pratiquer ce métier: « vous savez quand tu aimes quelque chose, tu finiras  par être là où il y a la chose. Moi je conseille aux parents de laisser leurs enfants faire les métiers qu’ils aiment. S’ils ne font pas ça, les enfants vont aller au travail malgré eux. Moi, par rapport à ce métier, je me dis toujours que tout ce que l’homme peut, la femme aussi peut le faire.»

Fadima Mara, candidate au BEPC, apprends aussi la mécanique à ses heures perdues: « moi, je fais la 10ème  au collège Youssouf Diaré. Je viens au garage dans l’après-midi après l’école. Pendant les congés, je viens permanemment ici. J’apprends mes leçons le soir après le dîner. Des fois, je pars à la révision avec les amis malgré la fatigue», dit notre interlocutrice.

Enfin Michel Kourouma, le chef  du garage, précise: « j’ai plus d’une vingtaine d’apprentis dont cinq (5) filles. Par rapport aux filles, elles étaient au nombre de sept (7). Deux, parmi elles, ont quitté. Il y a une qui fait la mécanique à Dubaï présentement. Je gère les filles  et  les garçons  de façon séparée. Vous savez  les filles sont très difficiles à gérer par rapport aux garçons, mais je les comprends. Vous savez, je corrige les garçons plus que  les filles», admet-t-il.

Quant aux difficultés rencontrées pendant leurs activités, Michel Kourouma avance: « ce qui nous fatigue ici, ce sont les problèmes de crics « crocodiles », les crics des véhicules, les clés… parce qu’à chaque fois qu’on fait l’entretien, les matériels se cassent. »

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