Nous sommes sur la corniche sud, en direction de la commune de Kaloum. La façade principale du Palais du Peuple, ce temple historique de notre pays, nous apparaît clairement, quelques mètres plus loin. Tout est normal et ordinaire à l’alentour. Sauf le taxi que l’on voit là, à l’image !
Oui, à nos yeux, il paraît assez bizarre, pour tout dire. Non pas par sa forme, elle n’a rien de particulier ; mais par son aménagement. A priori, on s’attend à ce qu’il ressemble à tous les autres taxis circulant à travers la ville. Ce qui, pour ce cas-ci, n’est pas le fait. Loin s’en faut ! En effet, sa malle arrière est grandement ouverte. Pour montrer, sans doute, que c’est fait pour durer, du moins, aussi longtemps qu’il va rouler en ville. On en a la preuve, quand on voit que son coffre est soutenu par deux tiges métalliques placées aux extrémités. Ce qui signifie qu’on veut le garder ouvert, pendant un certain temps. Avec en appui, un pagne tendu qui tient lieu de rideau pour une raison indéfinie, que nous pensons être un souci de se mettre à l’abri des regards. Tout cela nous interpelle. Et voilà que nous nous demandons : à quelle fin donc, procède -t-on ainsi, à pareil aménagement?
Des avis recueillis indiquent qu’il s’agit d’un véhicule destiné à transporter essentiellement des vendeuses de poissons ou de condiments. Cette pratique n’est certainement pas systématisée. Quoique, de temps en temps on voit des véhicules identiques circuler, ici et là, dans la capitale. C’est à croire que les femmes montrent l’envie qu’elles ont de voir la qualité du transport en commun, nettement améliorée. On s’en convainc lorsqu’on voit le genre de tacot qu’elles utilisent pour faire leurs emplettes. Un pied qui sort du rideau donne à croire que la personne qui se trouve derrière se sent bien à l’aise, même si on doit admettre, vu l’état du véhicule, que le confort n’est pas de la partie.
Cette situation de transport comme dans une caravane ou roulotte, semble accommodante pour certaines des adeptes de ce mode de roulage. Pourtant, il faut bien le reconnaître, ce n’est point le summum du confort et de la sécurité que ces femmes y trouvent, malgré qu’elles et tous les autres en aient un impérieux besoin.