Cette camionnette que nous voyons là est fortement endommagée à l’avant. Elle a heurté la glissière de sécurité et le parapet en béton armé à la rentrée du pont, situé à Simbaya, dans le sens Tersè-Dubréka, non loin du km5 de la même ville. Nous ne savons rien des éventuelles conséquences corporelles qui en ont résulté. Non plus, à quel moment du jour ou de la nuit, l’accident s’est produit ou les conclusions du constat qui en a été fait.
Nous revisitons cette image déjà ancienne, à cause du message bien en vue, qui est peint sur la porte arrière du véhicule. Les mots qu’il renferme ont quant à eux, un contenu intemporel qui ne laisse point indifférent. Un texte court de seulement quatre lignes, agencées comme dans un poème non abouti. L’idée qui s’en dégage induit une certaine introspection, quelque peu philosophique, qui appelle à la réflexion voire à la méditation. Il est fort probable qu’on y trouve matière à s’assagir et motif à accorder du crédit, sinon de la considération au transcripteur anonyme.
C’est peut-être l’œuvre du conducteur ou du propriétaire. Sinon, la résultante de l’inspiration d’un peintre, comme on en rencontre quelquefois. Ces calligraphes, en véritables artistes, sont prompts à utiliser les véhicules pour façonner des merveilles, à l’image de ceux d’entre eux qui se servent des murs vierges qui s’offrent à eux dans les cités, pour peindre des graffitis. Ils s’expriment à tout va, sur les supports les plus porteurs.
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Mais, nous voilà sortis de la circulation routière, me direz-vous ! Une digression qui nous plonge, un instant, dans la rêverie que l’art seul peut induire aussi facilement. Mais, qu’à cela ne tienne, les deux aspects, sans être liés ou complémentaires, ne sont pas aussi antinomiques que cela. Et nous y trouvons matière à conclure cette réflexion.
La position du véhicule sur le pont laisse supposer une responsabilité pleine et entière du conducteur qui a dérouté sur une chaussée rectiligne en bon état pour heurter l’obstacle fixe évoqué ci-avant. Serait-ce par excès de vitesse, éblouissement, perte subite de contrôle du véhicule, fatigue ou sommeil au volant ? Tout cela est du domaine du possible.
Toujours est-il que si ce chauffeur était aussi sage que le laisse supposer le message qu’il porte comme sur le dos, en ambulatoire, alors il aurait toujours conduit comme il faut pour éviter tout accident. Or, dans ce cas précis, tout porte à croire qu’il n’en est rien. Il a manqué à l’exemplarité attendue de sa part.
La leçon qu’on en tire est bien simple : la sagesse, oui, on en a besoin. Mais elle seule ne suffit pas. Pour qu’elle soit porteuse d’une meilleure sécurité dans la circulation, elle doit s’appuyer en toutes circonstances sur la prudence, sans laquelle tout devient danger, comme on le remarque bien ici.