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Arrêt sur image : comment font-ils pour ne pas glisser et tomber ?

Le monde de la construction immobilière nous surprendra toujours par les comportements ahurissants que ses acteurs adoptent quelquefois sur les chantiers. A les regarder, aussi haut perchés, en train de couvrir un toit d’immeuble, on a le tournis ou la chair de poule. Et l’on se demande, en profane éberlué, comment ils font pour réussir une telle prouesse dans une posture que même un funambule invétéré ne va pas leur envier.

Ces comportements à risque qui font frémir, se rencontrent dans les principaux corps de métiers de la construction immobilière : maçons, menuisiers, ferrailleurs, charpentiers, plombiers, carreleurs, peintres, électriciens, vitriers, installateurs d’antennes ou de panneaux solaires, etc.  Au fur et à mesure que le chantier évolue, chacun intervient et apporte sa touche à l’ouvrage. Pour ainsi dire, l’un après l’autre, ils se relaient sur l’édifice. Et les exercices d’acrobatie, même involontaires, ne manquent pas. Il faut souvent escalader, longer, enjamber, s’accrocher pour travailler. Avec les risques de glissades et de chutes… mortelles, à chaque instant.

Nous avons déjà publié un article sur un chantier où un ouvrier au sol monte des briques au troisième niveau. Ses outils de travail se résument en une corde au bout de laquelle est fixé un crochet métallique qui agrafe la brique sur un coin et une poulie fixée en hauteur qui en assure le levage jusqu’au point voulu.

Pendant qu’il tire sur sa corde coulissante, les yeux levés vers le sommet, pour suivre la trajectoire de la brique, notre ouvrier est juste en dessous, parfois sans casque de sécurité. Pour peu que celle-ci cède pour cause de malfaçon, mauvais accrochage ou traction saccadée, c’est la catastrophe assurée. Si elle dégringole et tombe, même en morceaux sur la tête de l’ouvrier, c’en est fini pour lui.

Les échelles de risques sont variables et se déclinent en fonction de l’activité menée.

Ce cas de figure que nous avons là à l’image intègre d’autres risques. Ici, les glissades et les chutes sont les plus probables à se produire. Le toit est pentu de tous côtés, les tôles sont neuves et lisses. Il n’y a aucune aspérité qui retient des mains ou des pieds imbibés de transpiration.

C’est dans ces conditions et circonstances qu’il faut assembler les tôles, les couper, les ajuster, les clouer…

A priori, il faut noter que pour intervenir sur des chantiers de ce type, surtout en hauteur, les ouvriers doivent être à l’abri de certaines phobies ou prédispositions incapacitantes, comme le vertige et l’acrophobie.

En citant Doctissimo, nous apprenons que « les personnes qui ont le vertige souffrent de nausées et ont la tête qui tourne lorsqu’elles regardent le vide alors que les personnes acrophobes se mettent à faire des crises d’angoisse et évitent systématiquement de se retrouver dans ce genre d’endroit, à une certaine altitude » même si par ailleurs, « celui-ci est ultra-sécurisé, (avec des barrières de sécurité et autres). »

Mais, des questions nous interpellent. A la vue des grands chantiers qui fleurissent dans le pays et principalement à Conakry, allons-nous nous contenter de simplement nous étonner ?

Les seules considérations liées aux phobies incapacitantes, ci-haut énoncées, suffisent-elles, pour qu’on laisse ces chantiers évoluer dans l’insécurité ? Si les ouvriers en sont indemnes, est-ce qu’ils ne sont pas sujets à d’autres risques qui ne sont pas listés dans ce critérium non exhaustif ?

C’est le cas des individus, sujets aux crampes ou aux tremblements. Ceux qui ont une mauvaise acuité visuelle ; qui sont portés à l’abus d’alcool ou de drogue ; au vertige, dû à une affection de l’oreille interne, etc.

Nous savons qu’un ouvrier mal formé peut mettre sa vie et celle des autres en danger. De même, s’il est mal équipé, il peut se blesser, glisser ou tomber. Cela arrive de temps à autre sur des chantiers, ici-même à Conakry.

Il y a lieu que ce secteur de construction immobilière soit suivi de près par les autorités. En tant qu’activité polluante et de forte insécurité, il serait utile de la réglementer.

S’assurer de la bonne santé des ouvriers qui doivent être systématiquement dotés d’équipements de protection individuelle ; exiger l’utilisation de harnais et de sangles de sécurité, ainsi que la pose de filets de récupération, partout où cela s’avère nécessaire, à partir d’une certaine hauteur, sur tous les édifices en construction.

L’institution, à elle seule, de ces quelques mesures va constituer, à n’en pas douter, un réel point de départ pour un renforcement de la sécurité dans cet important secteur du développement national.

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