Le 10 décembre dernier le président Alpha Condé avait procédé en grande pompe au lancement des travaux de construction du pont sur le Milo. Après les activités de terrassement par la SINTRAM, (une société marocaine qui est chargée de l’exécution dudit projet), les travaux piétinent toujours. A date, aucun riverain touché par les travaux n’est encore dédommagé. Sur place, l’on note un très faible déploiement matériel de SINTRAM. Au point que nombreux sont des observateurs locaux qui s’interrogent la bonne santé financière de l’entreprise contractante. Voilà ce qui se présente à tout visiteur de ce site qui sert de base vie à SINTRAM depuis le lancement de ces travaux de construction du pont sur le fleuve Milo à Kérouané, il y a bientôt deux mois.
Suite à ce constat qui du moins devient un motif d’inquiétude pour la majorité des habitants de Kérouané, Guinéenews a rencontré le Secrétaire général à la préfecture chargé des collectivités décentralisées. Dans cet entretien qui suit, Mamady Saran Condé revient sur les facteurs de blocage de ces travaux de construction du pont sur le Milo tout sur ceux des 5Km ou 10km de bitume de la commune urbaine de Kérouané. Lisez !
Guinéenews: 5km de bitume ont été offerts à la commune urbaine de Kérouané et depuis environ 4ans, les travaux restent toujours au point zéro. Qu’est-ce qui fait bloquer ces travaux ?
Mamady Saran Condé: la voirie à ce que je sache, est un marché qui a été attribué à l’entreprise GUITER depuis des années. Les travaux avaient bel et bien commencé et puis pour des raisons que j’ignore, lon a constaté un relâchement, un arrêt total, depuis jusque maintenant là. Mais il y a quelques trois à quatre jours, on a reçu une autre mission venant de SATOM qui nous a expliqués qu’elle est venue faire des relevés topographique de la voirie urbaine hormis des axes qui ont été confié à GUITER. C’est une opportunité qui est offerte à la commune urbaine. Selon la mission, il s’agit de dix kilomètres à bitumer et après ce travail technique, nous allons signer un procès-verbal pour montrer que le travail a été fait.
Guinéenews : le président Alpha Condé avait procédé le 10 décembre 2018 au lancement des travaux de construction du pont sur le fleuve Milo. Depuis ce jour jusqu’aujourd’hui, il n’y aucun signal. Expliquez-nous les raisons de cet autre blocage?
Mamady Saran Condé: en ce qui concerne le pont, il y a très longtemps qu’une société marocaine dénommée SINTRAM est à Kérouané. Elle s’est présentée aux autorités préfectorales pour nous expliquer que le marché de construction du pont sur le fleuve Milo leur est offert. Le mois passé, le chef de l’Etat est venu lancer les travaux. Depuis ce jour, cette société a un personnel très réduit sur le terrain, quelques équipements sont là. Sur le ralentissement des activités, moi-même, j’ai posé la question à Kasmir, le coordinateur local de SINTRAM. Il m’a dit que cela est dû à un problème de fonds. Selon ses explications, un virement aurait été fait à la faveur de l’entreprise, mais celui-ci ne serait pas parvenu à l’entreprise. Et qu’ils sont entrain de rechercher où est-ce que cet argent à a été domicilié.
Guinéenews: concrètement où est-ce que l’argent a été viré?
Mamdady Saran Condé: selon toujours le même coordinateur, ce fonds aurait été versé sur un compte de la Banque Centrale par l’OFID, la BADEA. Mais que la Banque Centrale aurait dit n’avoir reçu cet argent. C’est à cause de cette confusion que le coordonnateur local de la SINTRAM est présentement à Conakry pour récupérer cet argent.
Guinéenews: le fonds est-il détourné ou il y a un problème de transaction entre la BCRG et les partenaires de SINTRAM ?
Mamady Saran Condé: ce que le coordonnateur m’a dit, c’est que la Banque Centrale aurait dit qu’il n’a pas vu de trace de virement d’argent de la part des partenaires de la SINTRAM.
Guinéenews: est-ce que les préalables ont été respectés, je veux parler du dédommagement des riveraines qui seront touchés par les travaux?
Mamady Saran Condé: un inventaire a déjà été effectué pour ce qui concerne les ménages ou des personnes impactées par les travaux de la route qui mène au pont dont le coût est estimé à 800 000 000 FG. Une partie de ce montant devrait servir au dédommagement des victimes.
Entretien réalisé par Mamady Mariama Camara