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Armée : pro et iconoclaste jusqu’au bout, Aladji Cellou fait ses adieux à la DIRPA

Nommé en janvier 2018, Aladji Cellou a officiellement fait ses adieux ce mercredi 1er décembre 2021 à ses collaborateurs de la Direction des informations et des relations publiques de l’Armée (DIRPA). Il a passé le témoin au capitaine Alias Camara, le promu. C’était au BQG de l’Armée, au camp Almamy Samory Touré en présence de plusieurs officiers, sous-officiers et hommes de rang. 

Iconoclaste jusqu’au bout

Dans son allocution de circonstance, le désormais ex-patron de la DIRPA comme à sa prise de fonction en 2018, n’a pas dérogé à cet exercice vertueux, celui consistant à exprimer sa reconnaissance à ses bienfaiteurs.

 Comme il l’a fait en 2018 en invitant à sa prise de fonctions Aboubacar Sylla, porte-parole de l’opposition à l’époque et fondateur de l’Indépendant-Démocrate, un groupe de presse où il a fait ses premières armes en tant que journaliste ; en 2021, il a remis ça en exprimant sa gratitude à l’endroit de l’ancien ministre de la Défense, Dr Mohamed Diané grâce à qui il a été nommé Directeur de la DIRPA et cumulativement comme le porte-parole du département.

« Je dis merci à Dr Mohamed Diané. Je sais qu’en ce moment ce n’est pas un nom qui se prononce. Mais merci à lui. Merci d’avoir fait confiance à ma modeste personne pendant toutes ces années. »

Revenant sur ses quatre années de gestion, il affirme qu’avant son arrivée, le responsable de la DIRPA était plus connu que la DIRPA, elle-même. « Quand je prenais fonction, pour identifier la DIRPA, on l’identifiait à son chef. On disait ‘’là où il y avait Louis Auguste Le Roy’’. Parce qu’il était mieux connu que la DIRPA. Je pense qu’aujourd’hui, on a réussi plus ou moins à inverser cette tendance. On peut ne pas me connaitre, mais tout le monde connait désormais la DIRPA », a déclaré Aladji Cellou.

Révélations sur les événements du 5 septembre

Poursuivant son intervention, le Directeur sortant rapporte une anecdote qui s’est passée le 5 septembre dernier quand le colonel Mamadi Doumbouya et ses hommes ont pris d’assaut le palais présidentiel.  « Je suis allé peut-être au-delà du rôle que je devais jouer. Je me souviens, le 5 septembre, avoir appelé certaines unités combattantes, les chefs de certaines unités, pour leur demander d’arrêter de combattre, parce que je savais que…, moi j’étais en contact avec tout le monde. Donc l’une de ses unités m’a dit ‘’non, je suis là, j’attends les blindés’’. J’ai dit ‘’mon colonel, n’attendez plus rien. Baissez les armes.’’ Ça c’est pour dire jusqu’où je suis allé avec l’armée guinéenne », a-t-il confié.

Redorer l’image de marque de la Grande Muette, un véritable sacerdoce pour lui

 Ses quatre années passées à la Direction des informations et des relations publiques des Armées n’ont pas été faciles.

« On m’a toujours reproché d’avoir trop défendu l’armée guinéenne. Je ne regrette absolument rien. J’ai fait mon boulot, je crois. J’ai dû défendre parfois l’indéfendable, peut-être. Mais pour moi, il fallait soigner l’image de l’armée, il fallait la défendre. On a confondu ça au régime. D’accord… L’armée ne sert pas un régime, mais sert la République. La preuve, celui qui était là est parti, l’armée est restée la même. Cela veut dire quoi ? Que je demande aujourd’hui encore celui qui prend les rênes de la DIRPA, le capitaine Alias, de continuer à soigner l’image de l’armée. Parce que c’est ce qui compte », a-t-il lancé à son successeur.

Il termine par dire qu’il espère que le nouveau patron de la DIRPA ne sera pas confronté aux problèmes de manifestations : « j’espère que vous ne serez pas confronté aux problèmes auxquels j’étais confronté. J’espère qu’il n’y aura plus de manifestations de rue, que vous n’allez pas à défendre certaines choses, et que vous allez vous contenter du travail pour lequel vous êtes nommé. »

Pour sa part, le promu, le capitaine Alias Camara dit mesurer l’immensité du boulot qui l’attend : «je mesure la tâche et l’ampleur des défis qui m’attendent, à savoir : la qualification du personnel, la poursuite de l’équipement dans l’optique de l’amélioration des conditions de vie et de travail du personnel de la DIRPA, le renforcement de la capacité institutionnelle de la DIRPA. »

Quelques acquis majeurs

Faut-il, par ailleurs, souligner que sous le magistère de Aladji Cellou, la DIRPA a été doté d’un studio avec des équipements flambant neufs et une salle de rédaction qui offrait à ses usagers un cadre décent pour le travail. Mais le fait le plus nodal et qui soit sans précédent, c’est d’avoir réussi à établir une relation apaisée entre la presse privée nationale et les différents services de l’armée en tant qu’institution. La disponibilité, la courtoisie ainsi que le savoir-faire à la perfection dont il a toujours fait montre dans la gestion très complexe des informations relatives à l’Armée, seront toujours légion dans les annales de l’histoire de la DIRPA.

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