Les forces vives de Guinée ont lancé un appel national mercredi 10 mai aux acteurs sociopolitiques du pays pour se mobiliser dans le grand Conakry. Cette manifestation vise à demander au CNRS et au gouvernement de transition la libération des otages et le retour rapide à l’ordre constitutionnel, conformément aux engagements pris le 5 septembre 2021 par le Colonel Mamadi Doumbouya, selon les responsables des FVG. Le 9 mai au soir, de nombreuses altercations ont été signalées entre les forces de l’ordre à Wanindara, ainsi qu’entre Sonfonia Rails et la Cimenterie, selon les informations. Tôt ce matin, les citoyens du grand Conakry et certaines villes de l’intérieur du pays se sont réveillés avec la psychose de manifestations appelées par les forces de Guinée. À Kindia, ville située à environ 135 km de la capitale Conakry, ce mot d’ordre de manifestation est totalement ignoré et les boutiques et les magasins ont ouvert normalement pour accueillir les clients. L’administration fonctionne également.
Interrogé devant sa boutique au centre commercial CFAO, Mamadou Lamarana nous confie : << Nous avons appris hier qu’il y a une manifestation à Conakry. Ici, tout va bien, nous n’allons pas manifester, mais nous disons à ceux qui manifestent à Conakry d’être civilisés. L’État doit également protéger les manifestants parce que c’est leur droit. À Kindia, tout va très bien, nous n’avons pas de bruits ici. Vous voyez bien que tout se passe bien et que chacun est devant sa boutique. Donc, il n’y a rien ici, c’est ce que je peux vous dire>>, affirme ce commerçant.
Dans la foulée, un autre citoyen se disant être d’accord avec la manifestation trouve la revendication des forces vives de Guinée légitime. << Moi, je suis d’accord pour que les FVG manifestent parce que depuis très longtemps, nous demandons un dialogue, mais les autorités n’ont pas la volonté de quitter le pouvoir, c’est pourquoi elles refusent. En tout cas, de notre côté, nous encourageons les manifestations pour rappeler au colonel et à son équipe que le pays nous appartient à tous. Le jour où nous recevrons une convocation pour manifester ici, je serai le premier dans la rue. Nous soutenons nos amis du côté de Conakry>>, réitère Ismaël Camara.
Au moment où nous mettons cette dépêche en ligne à 10h26, tout se passe bien au centre-ville et dans la périphérie. Les écoles et les différents services fonctionnent normalement, et chacun vaque librement à ses occupations, comme à chaque manifestation d’ailleurs.