Les forces vives de Guinée ont annoncé une série de manifestations pour protester, entre autres, contre l’arrêt des harcèlements judiciaires contre les acteurs politiques et de la société civile, dont certains sont »arbitrairement » détenus sans jugement depuis de longs mois. Ils protestent également contre la suspension des manifestations pacifiques dans les rues et sur les places publiques.
Ce mercredi 17 mai, suite à l’appel des responsables des forces vives de Guinée, des manifestations sont projetées dans le grand Conakry et à l’intérieur du pays. Comme d’habitude, la ville de Kindia, située à environ 135 km de la capitale Conakry, n’est pas dans l’esprit de cette manifestation. Partout dans la ville, les boutiques, les magasins et l’administration fonctionnent normalement. Le grand marché d’ailleurs est bondé de monde…
Selon nos constats, dans la ville de Kindia, du carrefour Badboys jusqu’à la station de Yéolé en passant par le sens interdit et la poste, le commerce est ouvert et les citoyens vaquent librement à leurs occupations, même dans les lieux sensibles supposés être le fief des Forces vives dans cette ville.
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Salifou Sylla, coordinateur de la PCUD à Kindia, se dit étonné du manque de dialogue et de la sortie de Mory Condé, ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation. « Je suis étonné qu’on en arrive jusqu’à ce stade. Dans les conditions normales, on ne devrait pas en arriver là, dans la mesure où il y avait une brèche qui consistait à se retrouver autour de la table pour discuter de l’avenir de ce pays, pour bien gérer cette transition. Mais ce n’est pas le cas de figure que nous sommes en train de voir. J’étais même surpris de l’intervention de Mory Condé hier, en réquisitionnant l’armée. Je pense que si on veut une transition apaisée, ce n’est pas de cette manière. Ce sont les Guinéens qui manifestent pour une cause, donc en tant que gouvernant, il faut partir vers eux pour connaître réellement leurs besoins et les satisfaire. On ne va plus parler de manifestations, mais si on fait la sourde oreille, on réquisitionne l’armée pour s’ajouter à la police et à la gendarmerie, ça ne fera qu’aggraver la situation, parce que l’armée n’est pas formée pour sensibiliser ou caresser quelqu’un. L’armée, c’est pour tuer, l’armée c’est pour casser », déplore-t-il.
De son côté, Elhadj Django Cissé, secrétaire fédéral du PDG RDA à Kindia, indique : « Vous savez, nous avons des problèmes. Le parti que je dirige à Kindia est le parti fondateur de la République de Guinée.
Le modèle de société du PDG RDA était lié à nos coutumes et à nos mœurs. Cependant, nous avons adopté un nouveau modèle de société le 3 avril 1984. Depuis lors, cette démocratie occidentale nous a été imposée. Étant donné que l’ordre n’est pas rétabli, les citoyens revendiquent leur liberté et leurs droits fondamentaux. Nous demandons aux deux parties de se réunir autour de la table afin de trouver une solution à cette crise. Comme le souligne le PDG, la paix n’a pas de prix.