Située dans le bas-fond entre la localité de Diountou et celle de Thianguel Bori, les populations de cette zone vivent dans une extrême précarité. Enclavement, manque d’infrastructures, d’eau potable, maigre revenu, telle est la situation qui prévaut actuellement dans cette contrée. Pour faire face à cette réalité, des jeunes de Saaré Boussoura ont opté pour la pratique de l’apiculture pour lutter contre la pauvreté.
Thierno Sadou Diallo, âgé d’une quarantaine d’années environ, pratique cette activité depuis des décennies pour subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille. » Comme vous pouvez le constater, il n’y a pas grand chose à espérer par là. La jeunesse n’a pas d’autre alternative que de trouver quoi faire pour avoir de quoi nourrir la famille ou bien partir. C’est une zone très pauvre ici. Et pour s’en sortir il faut forcément faire une activité. Moi personnellement je suis apiculteur. C’est une activité qui m’a été légué par mon père. Malgré les difficultés, avec mes frères on arrive quand même à nous en sortir. Avec une ruche, on peut récolter parfois jusqu’à 30 litres de miel » explique t-il.
Malgré ce résultat satisfaisant quant à la quantité et la qualité du miel récolté, les méthodes qu’utilisent les apiculteurs sont archaïques et ils évoluent séparément.
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» Nous sommes ici près d’une dizaine de personnes évoluant dans cette filière du miel. Mais pour le moment, on n’a pas encore fait une association ou un groupement. Chacun travaille pour soi. Nous sommes en train de voir comment nous allons nous réunir pour mettre en place notre structure afin qu’on puisse solliciter des appuis dans ce sens » souligne Mamadou Saliou Diallo avant de poursuivre : » nous utilisons des moyens rudimentaires. Nous n’avons pas de ruches modernes. On ne bénéficie d’aucune formation allant dans le sens de l’amélioration de nos conditions de travail. Ce sont des gros morceaux de bois sec dont les termites ont bouffé l’intérieur qu’on recherche dans la brousse, on apporte notre touche pour en faire des ruches. Nous n’avons pas d’autres alternatives. Il y a actuellement plus d’une centaine de ruches que nous apiculteurs de Boussoura exploitons chaque fois on peut récolter deux fois une ruche par an et ça donne entre vingt et trente litres de miel d’une qualité exceptionnelle. Le résultat est satisfaisant mais avec des ruches modernes, croyez-moi que ça va doubler voir même triplé, » confie t-il.
Le miel de par ses vertus thérapeutiques est de nos jours un produit très convoité. D’autres aussi recherchent la cire et d’autres produits issus des ruches. » Depuis plusieurs années, la demande du miel ne fait que s’accroître au niveau de Boussoura. Nous tentons tant bien que mal à satisfaire le besoin de nos clients. Bon nombre de personnes ont compris l’importance du miel dans notre société. Il soigne et soulage beaucoup de maux qui nous fatiguent. Il y a aussi d’autres personnes qui nous commandent la cire. Mais parfois, ce n’est pas facile. Nous habitons dans un milieu extrêmement enclavé, nous sommes à un peu moins de vingt kilomètres de Thianguel Bori centre et un peu plus de Diountou centre. C’est dans ces deux marchés locaux ou encore à Labé que nous pouvons mieux écouler notre miel. Mais avec le manque de moyens de déplacement et l’état piteux de nos pistes rurales, c’est extrêmement difficile d’acheminer notre produit », déplore Thierno Sadou Diallo.
Au vu de la qualité du miel issu de la région de Labé, il est plus que jamais nécessaire d’apporter une touche à cette filière génératrice de gros revenus.
En tout cas, les apiculteurs de Saaré Boussoura sollicitent de l’aide pour l’amélioration de leur condition de travail, afin de hisser très haut le miel de la région.