C’est à la surprise que l’ensemble des Guinéens ont appris le coup d’État militaire ayant destitué le président Alpha Condé et son gouvernement dans la matinée du 05 septembre 2021. Subitement, un communiqué lu à la télévision nationale, annonce la dissolution du gouvernement, la suspension de la constitution ainsi que toutes les institutions du pays. En termes de bilan des 12 mois passés aux affaires par le Comité national du rassemblement et le développement (CNRD), les populations de Boké n’auront pas vu grand-chose se produire dans leur région. Leur quotidien continue d’être affecté par la cherté des prix des denrées et le manque d’emplois.
A cela, il faut ajouter la paralysie des activités dans le secteur minier. Comme au niveau de la société minière de Boké (SMB), où les activités ont été interrompues à Santou, dans la préfecture de Télémelé.
Les employés de cette société réclamaient une prime d’alimentation de 100 mille francs guinéens par jour ; la réduction du rythme de travail, qu’ils jugent épuisant mais aussi le licenciement abusif de certains employés par des sociétés de sous-traitance, dans le domaine des transports.
Certains citoyens de Boké comme Madiba Guirassy, reconnaissent les efforts du CNRD mais estiment tout de même que la gestion de l’État n’est pas du domaine de l’armée. Il a invité les autorités à éviter de frustrer les populations.
« C’est un bilan qui est acceptable. Tout n’est pas mauvais en soi, parce que la gestion d’une république c’est un domaine très vaste, vouloir embrasser tous les secteurs à la fois, on pourra se butter à des obstacles. C’est ce qui est arrivé à monsieur Mamady Doumbouya, parce que c’est un militaire aguerri, la gestion administrative, il ne s’y connait pas trop.
Donc les résultats, il faut le reconnaître. Il a libéré les prisonniers politiques qui étaient en souffrance dans les prisons, la mise en place des institutions comme la cour de répression des infractions économiques, la révision du contrat de Simandou pour l’intérêt de la nation », tel est l’avis partagé par bien des citoyens de Boké.
Il faut relever que la jeunesse et les femmes se disent un peu déçus de cette transition. Malgré la présence de 14 sociétés minières dans la préfecture, la plupart des diplômés sont sans emploi. Au marché par exemple, les femmes ne sont pas satisfaites des prix des denrées de première nécessité.
« Les choses ont changé, tout est cher au marché, moi je suis diplômé depuis 2012. Actuellement, je fais du commerce, mais sincèrement ça ne va pas. A leur arrivée, on pensait que beaucoup de choses allaient changer mais c’est le même calvaire », raconte Aissatou Fofana, vendeuse.
Les Bokékas, attendent aussi avec impatience le lancement du courant électrique de la centrale électrique de Souapiti, qui doit alimenter toute la région de Boké et les pays voisins.