Décidément le syndrome des ponts ‘’effondrés’’ en Guinée n’est pas prêt à s’arrêter. En effet après l’effondrement des ponts de Linsan (Kindia) ; de Djassa et Kêwoulendou (Kérouané), c’est celui reliant les sous-préfectures de Sabadou Baranama et de Boula – localité qui fait frontière avec la Côte d’Ivoire via le district de Komounkô, située à 105 Km de Kankan. Cet important ouvrage de franchissement est aujourd’hui sur le point de céder.
La sonnette d’alarme a été tirée par le Sous-préfet de Sabadou Baranama, Thamas Cissé. Selon lui, le pont, sous l’effet de l’âge, des intempéries et surtout de l’intensification du trafic ces derniers temps surtout après la rupture des ponts de Kérouané, s’est incliné et serait sur le point de s’effondrer.
De l’avis d’Ousmane Kéita, ingénieur des ponts et Chaussées et fin connaisseur de cette route, si rien n’est fait de toute urgence, ce pont de Boula va s’effondrer dans les jours qui suivent. Car, justifie-t-il, avec le transfert du trafic routier en provenance de Beyla et Kérouané pour Kankan, l’ouvrage très dégradé, serait sur le point de lâcher.
«A ce jour, la dalle qui doit avoir une position horizontale, à totalement fléchit avec la mise à nu de tous les ferrailles de l’armature. Cette flexion totale de la dalle entraine en ces temps de pluies, une stagnation des eaux. Aussi en dessous du pont, les piliers qui soutiennent le plancher se sont fortement érodés sous l’effet des eaux de ruissellement », nous a confiés M. Kéita.
D’où l’appel pressant des autorités de Sabadou Baranama et de Boula aux cadres du département des Travaux Publics pour une intervention urgente dans le but d’éviter le pire.
«Mieux vaut prévenir que de guéri, dit-on. Nous avons plusieurs fois attiré l’attention des autorités sur l’état de dégradation du pont de Komounkô. En vain ! D’ailleurs, je n’ai pas souvenance depuis d’une quelconque visite de l’ouvrage de la part des cadres des Travaux publics. Et pour éviter la rupture du trafic sur cette route transfrontalière et éventuellement un drame qui pourrait coûter des vies humaines, chose qu’on ne souhaite guère, il est plus qu’urgent d’y intervenir », a interpelé Thamas Cissé, le sous-préfet de Sabadou Baranama.