La Guinée a lancé ce 7 décembre 2022, la semaine nationale des personnes vivant avec handicap. Les ministres de la Jeunes et des Sports, de la Pêche et de l’Economie maritime ont participé à cette cérémonie aux côtés de leur homologue
de la Promotion féminine, de l’enfance et des personnes vulnérables, Aicha Nanette Conté, sous la présidence du Conseil national de la Transition (CNT), le Dr Dansa Kourouma. La rencontre a aussi connu la présence de nombreuses personnes vivant avec un handicap.
François Dopavogui, porte-parole des associations des personnes vivant avec handicap, a remercié les autorités de la Transition pour les nombreux efforts déployés pour les aider, avant de réclamer d’autres soutiens. C’est le cas notamment des 800 personnes vivant avec handicap diplômées des institutions d’enseignement supérieur, professionnel et technique, qui attendent d’être engagées à la Fonction publique en vue de leur participation à la construction de la société guinéenne, mais aussi l’accompagnement technique et financier de 200 personnes de groupements.
Emile Gomou, élève au Centre Sogué de Taouyah, a demandé qu’une attention particulière soit accordée à la situation des enfants vivant avec handicap : « Je voudrais profiter de l’occasion pour attirer votre attention sur le caractère si complexe que revêt le handicap pour nous les enfants. Déjà, le handicap est une forme de vulnérabilité qui peut provoquer la dégradation de la personne qui le porte. Il est encore préoccupant lorsqu’il est sensoriel. Cette préoccupation est encore plus forte quand c’est un enfant qui en est la victime. Lorsque c’est une fille qui la subit, le poids s’alourdit encore plus. Imaginez alors que toutes ces vulnérabilités se superposent sur un même enfant dont les parents sont pauvres. Or, des enfants qui répondent à cette description nous en avons des milliers qui sont dans les maisons, au bord de la route ou aux alentours de nos lieux de culte. Vous voyez bien que le tableau est loin d’être reluisant. »
Plus loin, Emile Gomou a sollicité, au nom de tous les enfants en situation d’handicap, l’appui des autorités : « Nous sollicitons particulièrement l’assistance des familles d’enfants handicapés dans l’accès aux services d’éducation et de santé, inscrire l’accessibilité des personnes handicapées aux édifices publics parmi les normes de construction et d’habitats, couper à jamais la chaîne d’exploitation des enfants aux fins de mendicité ou de tout prétendu soutien des ménages, offrir des conditions d’inclusion scolaire aux enfants admis à l’examen du certificat d’études primaires dans les écoles de sourds et de non-voyants. »
La ministre de la Promotion féminine, de l’Enfance et des Personnes vulnérables, Aicha Nanette Conté, a indiqué, pour sa part, que le CNRD valorise l’inclusion parce que c’est vital pour la cohésion sociale et nul ne doit être laissé pour compte. Puis, d’ajouter que des efforts doivent être faits : « Pour nos compatriotes porteurs de handicap, des actions probantes méritent d’être relayées. De la rénovation d’infrastructures scolaires pour enfants handicapés à la poursuite des travaux de construction des centres régionaux d’apprentissage de métiers pour personnes handicapées, la distribution des vivres et non vivres à plus de six mille personnes handicapées en passant par la nomination des personnes handicapées à des postes de responsabilité et l’appareillage orthopédique à des milliers de personnes en l’espace d’un an […] Tout en poursuivant des actions que je viens de citer, le plan d’action exercice 2023 de mon département, inspiré de la lettre de mission sectorielle, intégrera d’autres volets parmi lesquels la vulgarisation et la mise en œuvre graduelle de la loi portant protection et promotion des personnes handicapées et de ses textes d’application dans la quête d’égalité de chance, l’accompagnement de cinquante associations ou groupements d’intérêt économique des personnes handicapées, l’équipement des centres d’apprentissage des métiers, l’opérationnalisation du centre d’apprentissage des métiers Souleymane Bobo Sow de la cité de solidarité, le démarrage des travaux de rénovation de la cité de solidarité, le renforcement des capacités des acteurs étatiques et de la société civile œuvrant dans le domaine du handicap et une meilleure organisation des faîtières des personnes handicapées. »
L’édition 2022 de la journée internationale des personnes vivant avec handicap, qui est étendue en Guinée à une semaine (du 7 au 13 décembre 2022), a été présidée par le président du Conseil national de la Transition (CNT), le Dr Dansa Kourouma. Dans son intervention, il a insisté sur le fait que le handicap ne doit pas être une fatalité : « Le handicap n’est pas une fatalité, ça dépend du prisme par lequel les familles, la société, les autorités regardent les personnes handicapées et du prisme par lequel ils gèrent la question de handicap. Je souhaite à toutes ces personnes qui sont rassemblées dans cette salle mes encouragements et mes soutiens indéfectibles, parce que ce que vous avez, vous ne l’avez pas cherché, vous ne l’avez pas acheté. C’est Dieu qui a réparti et vous a donné votre part. C’est pourquoi nous qui sommes vos responsables et vos autorités d’aujourd’hui, nous devons prendre toutes les mesures législatives, administratives, sociales et financières pour que cette situation de handicap ne constitue pas un frein au développement de notre pays. »
Le président du CNT a indiqué qu’il faut qu’il y ait des budgets conséquents, mais aussi des lois, en faveur des personnes handicapées : « Nous devons voter des budgets sensibles à la situation de handicap, nous devons voter des lois sensibles à la situation de handicap, nous devons voter des budgets sensibles à la situation de handicap, nous devons prendre des mesures sensibles au développement d’handicap. Mon institution et moi allons tout mettre en œuvre pour qu’il y ait un observatoire pour l’égalité des chances dans notre pays. Cet observatoire va veiller à conseiller le Gouvernement, à conseiller le Parlement, veiller à ce que tous les facteurs qui vous empêchent de participer activement à la vie de la nation soient enlevés et éradiqués».
Il a aussi invité les acteurs politiques à œuvrer en faveur de cette couche sociale : « […] Tout projet de société qui ne prend pas en compte la situation des personnes handicapées doit être rejeté. Nous devons créer des conditions pour que vous participiez aux élections, parce que votre voix compte, parce que vous êtes des électeurs à part entière. Nous devons prendre toutes les situations nécessaires pour que les facteurs qui vous empêchent de participer au choix des dirigeants du pays soient supprimés et éradiqués. »