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Agriculture: quand la refondation verte permet au ministre Nagnalén de révolutionner le secteur

Parmi les secteurs qui ont connu de nombreux changements depuis le début de la transition en septembre 2021, l’agriculture se distingue particulièrement. Le ministre en charge, Mamoudou Nagnalén Barry, l’a souligné lors d’une conférence de presse qu’il a animée le vendredi 7 juillet au siège du porte-parole du gouvernement à Kaloum. L’objectif était de présenter les résultats obtenus à mi-parcours dans la mise en œuvre de la politique de refondation verte prônée par le chef de l’État et le CNRD.

Dans son discours d’ouverture, le conférencier a noté que « depuis le 5 septembre, le ministère de l’agriculture opère un changement radical, non seulement dans son fonctionnement, mais aussi sur le terrain ». Il a également ajouté que « ce changement radical a été rendu possible grâce à une allocation de ressources sans précédent de la part de l’État pour le secteur agricole ».

À titre illustratif, il a révélé que « depuis 2022, le budget du secteur est passé d’environ 600 milliards à plus de 1900 milliards de GNF, soit une augmentation de plus de 200 % en moins de deux ans ». Il a insisté sur le fait que « cela est presque inédit dans l’histoire budgétaire de notre pays ». C’est pourquoi le ministre a évoqué « la volonté du président de faire du secteur rural une priorité absolue pendant et après la transition ». Il a également souligné que « ces ressources ont permis au ministère de l’agriculture et de l’élevage d’adopter une stratégie basée à la fois sur les anciens diagnostics et sur les nouveaux réalisés dans le secteur depuis le 5 septembre ».

Avant d’expliquer que cette stratégie est inscrite dans le cadre de la refondation verte, qui repose sur cinq axes : l’accès à la mécanisation, l’accès aux intrants, l’accès à l’information grâce au conseil agricole, l’accès aux infrastructures, y compris les infrastructures d’aménagement et les pistes rurales, ainsi que l’accès au financement.

Ce schéma a permis au ministère de l’agriculture d’établir de nouveaux records. Selon le ministre, « cette année 2023, dans le cadre de la refondation verte, le nombre de machines en service, la quantité d’intrants disponibles pour les producteurs, ainsi que les ressources financières mises à leur disposition sont sans précédent, du moins ces dernières décennies dans notre pays ».

Le ministre de l’agriculture et de l’élevage a ainsi consacré près d’une heure et demie à échanger avec les journalistes présents lors de cette conférence de presse, concrétisant ainsi sa promesse de répondre à toutes les questions, y compris aux rumeurs.

Ce pari semble manifestement gagnant. En tout cas, le ministre actuel de l’agriculture a saisi l’occasion pour mettre en avant les nombreuses initiatives en cours sous son leadership. De nombreuses réformes ont permis à l’agriculture et à l’élevage de ne plus être les parents pauvres du développement du pays. En témoigne le budget du ministère, qui a plus que doublé en moins de deux ans, permettant la mise en œuvre des différentes stratégies présentées comme fructueuses par le ministère.

Plus de riz, plus de maïs…

Cette dynamique vise d’abord à développer ce qui existe déjà. Par exemple, la production de riz connaît une croissance remarquable, plaçant le pays au deuxième rang des producteurs de cette céréale très appréciée par les populations. Le ministre compte améliorer cette performance en augmentant les surfaces cultivées pour produire davantage de riz, tout en travaillant simultanément à réduire les pertes, notamment pendant les récoltes.

C’est dans ce contexte que l’État prévoit de passer de 200 à 350 moissonneuses-batteuses pour le riz. De plus, il travaille progressivement au lancement des usines de transformation et de conditionnement du riz, qui avaient été mises en place mais n’avaient jamais fonctionné pendant le régime de Condé. Des rizeries seront installées à Sinko, Mandiana et Siguiri.

Par ailleurs, le gouvernement a acheté trente moissonneuses-batteuses pour le maïs, une acquisition jamais réalisée auparavant en Guinée. Certaines de ces machines seront mises en location, tandis que d’autres seront vendues, dans le cadre d’un mécanisme facilitant le processus pour les acquéreurs.

Un autre secteur que le ministre souhaite renforcer est celui de la pomme de terre, avec une augmentation de la production prévue, passant de 80 000 tonnes lors de la dernière campagne à 170 000 tonnes. Cela est également possible grâce à l’engagement sérieux des acteurs de la filière qui ont remboursé intégralement le prêt accordé par l’État l’année dernière.

Élevage, fruits et cultures maraîchères

L’élevage n’est pas en reste dans la politique du gouvernement de transition. Ainsi, le ministre a évoqué l’importation de races exogènes pour permettre aux acteurs du secteur de produire davantage de viande et de lait. Il a mentionné l’importation de zébus (vaches), de chèvres boers et de porcs. Un appel d’offres international a été lancé, et un bateau est en mer pour nous envoyer 170 montbéliardes qui produiront plus de dix litres de lait chacune, a-t-il informé. Il a précisé qu’il s’agit d’un premier lot qui servira de projet pilote, et que le gouvernement vise à terme un demi-millier de cette espèce animale.

Par ailleurs, le ministre a reconnu que les Guinéens subissent de lourdes pertes dans la filière maraîchère et la production de fruits, notamment avec la mangue, où les pertes atteignaient parfois la moitié de la production nationale. Heureusement, l’État travaille actuellement avec la filière mangue pour la première fois, a-t-il confié. Il a rencontré la filière nationale à trois reprises. Les autorités collaborent avec les acteurs pour harmoniser les points de vue dans le cadre d’un plan chiffré à 9 milliards de GNF.

Concernant la tomate, un autre produit dont la conservation pose un défi majeur, des démarches sont en cours pour sa transformation en poudre, une option plus viable que la purée, selon le ministre Barry.

Le conférencier a multiplié les exemples dans ces secteurs prioritaires, évoquant également l’igname, le fonio, le manioc, le miel, pour lesquels le ministère souhaite renforcer à la fois la qualité et la quantité. Le Fonds de développement agricole (FODA) est mis à contribution pour soutenir de nombreux projets.

Le ministre de l’agriculture et de l’élevage affirme que la campagne agricole en cours est celle de « la rupture ». Il souligne que cette année, aucune excuse ne peut être avancée, car le temps a été pris pour préparer cette campagne.

Le ministre Nagnalen Barry adopte une position optimiste, se démarquant ainsi des attitudes habituellement prudentes en ce qui concerne les résultats attendus des investissements de l’État. Il affirme que l’État s’engage à éviter une flambée des prix et y parvient, contrairement à de nombreux autres pays qui subissent les conséquences de la guerre en Ukraine ou de la pandémie de Covid. Cependant, selon lui, cela ne signifie pas que les prix doivent baisser, car il considère que la survie des entrepreneurs, tout comme celle des banquiers et des miniers, repose sur une vie de qualité grâce à leur travail.

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