Les débats dans le dossier de détournements de 50 millions de dollars, opposant l’agent judiciaire de l’État à l’ancien ministre des Postes et Télécommunications dans le cadre de la relance de SOTELGUI, se sont poursuivis devant la chambre de jugement de la CRIEF. Lors de cette quatrième audience, il a principalement été question d’entendre les témoins cités lors de l’audience précédente par le parquet spécial. Notamment, l’ancien DG de l’ACGP Mamadi Thalès Condé, l’ancien ministre des Finances et de l’Économie, Kerfala Yansané, le représentant de la société Huawei et l’ancien conseiller juridique du ministère des Postes et Télécommunications.
Malheureusement, la société Huawei et l’ancien ministre des Finances et de l’Économie ont brillé par leur absence. À la place, la société Huawei a adressé un courrier à la cour pour solliciter un report très proche de sa comparution.
Pour sa part, le ministre Kerfala Yansané, qui serait en convalescence, a indiqué dans sa lettre que les fonds ont été principalement gérés par les bailleurs et l’équipementier Huawei.
En conséquence, après le passage des deux autres témoins, dont Mamadi Thalès Condé qui a également indiqué que les fonds ont été principalement gérés par le bailleur de fonds Exim Bank et l’équipementier chinois Huawei, les avocats de la défense ont sollicité de la cour la comparution « forcée » de l’entreprise Huawei.
« Un témoin convoqué est obligé de comparaître et de s’expliquer devant la justice. Huawei est au centre de cette affaire. Elle devrait être plus présente dans ce dossier, surtout aujourd’hui, pour être interrogée sur les tenants et les aboutissants de la gestion de cette somme. Huawei n’est pas là, il n’y a pas d’excuses possibles. Un témoin qui ne se présente pas peut être contraint par la force.
Je vous prie de décerner un mandat d’amener contre le représentant de Huawei afin qu’à la prochaine audience, si nous n’en avons pas fini avec ce dossier aujourd’hui, notre souhait est que Huawei soit contrainte de venir, car cela devient une banalisation de cette procédure« , ont-ils estimé.