« A date, l’Etat a perdu plus de 400 milliards de francs guinéens parce que les vrais destinataires des salaires ont vu leurs salaires détournés à d’autres fins. Ce sont les auteurs de ces infractions que nous sommes en train de poursuivre. Il y en a parmi eux, des plus petits, tout comme des très grands. Mais au fur et à mesure que nous avançons, le peuple de Guinée saura ce que le TPI de Kaloum est en train de faire et elle connaîtra la vérité ».
Ces propos sont du procureur de la République près le Tribunal de Première Instance (TPI) de Kaloum, Alpha Sény Camara. Il les a tenus lundi 6 décembre à la faveur du procès contre certains hauts cadres de l’administration publique pour « faux en écriture publique et faux commis dans certains actes administratifs et complicités. »
« Nous sommes dans le premier volet du dossier en raison du nombre de personnes poursuivies. C’est pourquoi, nous avons préféré orienter ou renvoyer en deux volets ce dossier. En ce qui concerne l’audience d’aujourd’hui, la présidente du tribunal a fait défiler à la barre d’autres prévenus poursuivis pour des mêmes faits. Dans la salle, nous avons été très heureux aujourd’hui de recevoir à travers le tribunal la constitution de l’Agent Judiciaire de l’Etat à travers son avocat. Cela veut dire tout simplement que nous ne nous sommes pas trompés. Nous avons le soutien de l’Etat. Parce que lorsque les agents de l’Etat à travers les actes qu’ils sont pu modifier, à travers des actes qu’ils ont pu altérer, que ceux-ci causent du préjudice à l’Etat et que depuis le début de cette affaire, c’est aujourd’hui que l’Etat se constitue partie civile. Cela va revigorer notre position pour que les gens comprennent que l’Etat à travers le ministère de la Justice veille sur les actes de l’Etat et des citoyens. Dans notre logique, nous avons renvoyé cette affaire à deux semaines en accédant à la demande de l’Agent Judiciaire de l’Etat qui vient pour la première fois à l’audience. Nos confrères de la défense ont accepté contradictoirement que ce renvoi soit fait. Dans un mois, nous allons peut-être clôturer le premier volet. Depuis bientôt deux ans, nous poursuivons cette affaire. Nous avons suffisamment d’éléments pour justifier la poursuite des infractions que nous avons eues à découvrir. Il y a eu dans cette affaire beaucoup de faux actes ou alors des agents de l’Etat ont utilisé les actes réguliers posés par les différents ministres pour ensuite opérer la substitution des matricules. C’est tout le danger, nous avons suffisamment d’éléments que nous allons regrouper pour nous permettre de continuer à poursuivre ces agents de l’Etat. Le dossier est tellement volumineux que nous avons accepté de faire le renvoi en deux volets. D’ici un mois, nous aurons le renvoi de second volet et c’est à ce nouveau que les gens seront surpris de connaître qu’il y a des agents de haut niveau qui ont eu à rentrer dans cette affaire contre l’Etat et contre certains citoyens régulièrement engagés à la fonction publique dont on a privé les matricules conséquemment le salaire. Il y a quelques mois, on disait que c’est un faux dossier, voilà aujourd’hui que nous avons regroupé toutes les preuves qui nous permettent d’être satisfaits », a-t-il expliqué.
Lire vidéo :