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Affaire coupe illicite de bois, le procès ouvert à Mamou

En audience correctionnelle ce mercredi 29 septembre, le tribunal de première instance de Mamou a traité trois affaires liées à la coupe illicite du bois. Le premier groupe de 15 personnes est poursuivi pour coupe, exploitation, transport, exportation, commercialisation illicites de bois et complicité. Le groupe de 2 personnes est poursuivi pour exploitation illicite de bois et complicité. Le dernier groupe de 2 personnes est poursuivi pour coupe, exploitation, commercialisation illicite de bois et complicité.
Les parties civiles dans ces affaires sont respectivement Elhadj Mamady Dioubaté, inspecteur des services financiers et comptables représentant l’État guinéen, ayant pour Conseil Maître Jean Moussa Sovogui avocat à la Cour. Et le Ministère de l’environnement et des Eaux et Forêts pour les deux derniers dossiers.
La défense des présumés est assurée Maître Abdoulaye Keita et Maître  Ousmane Mansaré. Tous les prévenus ont nié en bloc les faits portés contre eux.
Alpha Kaba, originaire de Faranah, le cerveau de cette affaire de coupe, affirme à la barre avoir coupé du bois à Tanéné et à Kouloukouliya dans le district de Farenta dans la sous préfecture de Soya. Il coupe de bois sans permis. D’habitude, il coupe sous couvert des agréés et les gardes forestiers. Selon lui c’est Kaba Bangoura, Harouna Camara et Ibrahima Sory Traoré dit Gongoreyah l’agréé de Mamou qui l’ont autorisé de couper 500 doubles en deux mois pour être destinées à Amadou Keïta à Conakry. Il avait donné 1 million 200 mille francs guinéens aux sages des localités pour le prix du kola. Il a discuté avec l’agréé une somme de 7 millions de francs pour le reboisement après la coupe.
Quant à Ibrahim Sory Gongoreyah, l’agréé, il affirme qu’il a informé les villageois de n’accueillir aucune personne dans leurs localités qui vient pour couper du bois. Il ajoute qu’il n’a jamais autorisé Alpha Kaba à couper le bois.
Harouna Camara, habitant à Tanéné indique que c’est lorsque Alpha Kaba l’a rencontré pour lui autoriser de couper le bois, je lui ai répondu à condition de nous aider à avoir une mosquée et une école. Il indique avoir autorisé à Alpha de couper le bois dans la forêt communautaire et non dans une forêt classée.
Alpha Oumar Diallo est celui qui était chargé de surveiller le bois coupé. Son beau Harouna Camara l’a appelé pour lui dire de surveiller le bois coupé par Alpha Kaba car il ne devait pas retirer le bois à son insu.
Mamadou Camara chef secteur de Patheyah dit ne pas être informé de la coupe du bois dans son secteur. Il affirme être trahi par son citoyen Harouna Camara.
Alseny Diallo le chef cantonnement de Soya indique n’avoir jamais autorisé la coupe du bois dans sa zone. Il a ajouté que l’étendue de la sous préfecture, le manque d’agents et l’enclavement n’ont pas permis de bien surveiller sa zone. La dizaine d’agents mutés pour cette zone n’ont pas accepté d’y rester.
Amadou Baïlo Diallo chef cantonnement de Ourekaba annonce que dans sa zone les bois sont coupés par l’agréé Bassy Condé car il a les documents nécessaires. Le bois est coupé dans les jachères dans le terroir villageois.
Kaba Keïta l’ex-sous Préfet de Soya indique n’avoir jamais autorisé une coupe de bois. Selon lui, lors d’une coupe légale, seulement la commune rurale bénéficie des retombées forestières destinées pour le développement local. Il ajoute qu’il n’est pas habilité à faire des inspections.
Amadou Mansaré, le chef secteur de Katri, du district Yomaya Limba dans la sous préfecture de Ourekaba, reconnaît avoir coupé du bois. Il a déclaré qu’il ne dispose pas de permis d’autorisation de coupe. Compte tenu de la souffrance de sa population qui manque de point d’eau potable. Il a rencontré l’agréé Bassy Condé pour couper du bois afin de réaliser un point d’eau ce qui fut fait.
Ousmane Diallo Chef d’antenne OGUIB. Il est chargé de réglementer la circulation du bois. Il analyse les permis de coupe et délivre un bordereau de transport du bois.
Dans sa plaidoirie, Maître Jean Moussa Sovogui avocat de la partie civile a indiqué que certains présumés ne devraient être là car les faits ne sont pas établis à leur égard. Dans cette affaire, il y a eu des défaillances de la part des commis de l’État. Il plaide de retenir les autres preuves dans les liens de la culpabilité. Et sollicite de les condamner au paiement à l’État guinéen la somme de 2 milliards de francs guinéens pour les préjudices subis.
Le ministère public a requis contre Alpha Kaba, Ibrahima sory Gongoreyah et  Amadou Mansaré la peine  de 18 mois d’emprisonnement dont 6 mois ferme et au paiement de 10 millions d’amende chacun.
Il a ensuite requis contre Aly Kaba (en fuite) et Sory Keïta la peine de  5 ans de prison ferme et au paiement 20 millions d’amende chacun.
Le procureur a requis par la suite pour complicité les personnes suivantes : Haroura Camara, Kaba Bangoura, Alseny Diallo, Amadou Baïlo Diallo, Alpha Oumar Diallo et Ousmane Sow la peine de 10 mois d’emprisonnement dont 6 mois fermes et au paiement de 2 millions de francs guinéens d’amende chacun. Décernez un mandat de dépôt contre Ousmane Sow.
Le procureur a enfin requis la relaxe des deux ex-sous préfet : Kaba Keïta de Soya, Mamadou Noumez Camara de Ourekaba, Ousmane Diallo ex chef d’antenne OGUIB et Mamadou Camara Chef secteur de Tanéné.
La défense dans ses plaidoiries a crié à l’injustice dans cette affaire. Selon Maître Abdoulaye Keita, les uns ont été placés sous mandat de dépôt et les autres placés sous contrôle judiciaire. Il a sollicité par la suite des circonstances atténuantes pour Alpha Kaba et Ibrahima Sory Gongoreyah. Avant de plaider la relaxe pour les autres.
Le président du tribunal a renvoyé l’affaire au 5 octobre prochain pour décision être rendue.
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