Depuis le 25 avril, l’industriel français Vincent Bolloré est mis en examen par les juges d’instruction Buresi et Tournaire du tribunal de grande Instance de Nanterre, à Paris. La justice française soupçonne le milliardaire breton de ‘’corruption’’ dans l’acquisition des concessions des ports de Lomé et de Conakry par son groupe qui porte son nom. Cette poursuite judiciaire enclenchée contre le patron du groupe Bolloré et certains de ses lieutenants continue de faire les choux gras de la presse guinéenne et déchaine les passions au sein de la classe politique que dans la société civile.
Devant cette avalanche de réactions qu’elle suscite, le gouvernement tout comme le RPG Arc-en-ciel, le parti au pouvoir, organisent acharnement leur défense et s’emploient à réfuter l’accusation de soupçon de corruption développée par la justice française. Conférences de presse, débats télévisés soutenus par des documents administratifs de première main…Ils ne manquent pas d’occasion pour battre en brèche cette accusation.
C’est le cas de ce courrier de l’ancien ministre Secrétaire général de la Présidence de la République, Alpha Ibrahima Kéira, adressé le 4 décembre 2008 au ministre des Transports d’alors Cheick Touré. Ce courrier circule dans les réseaux sociaux depuis mardi dernier. A l’époque, le ministre Secrétaire général à la Présidence écrivait au ministre pour lui signifier des insuffisances dans la convention de cession du terminal à conteneurs du port de Conakry à GETMA.
Les réserves émises par ce plus proche collaborateur de feu Lansana Conté à l’époque des faits, étaient nombreuses, partant de la faiblesse du dossier d’appel d’offres à l’insuffisance de la convention. Dans son courrier, Kéira demandait au ministre des Transports de suspendre l’application de cette convention en vue de sa refonte totale en invitant la société signataire (GETMA) à une réunion à cet effet.
« Faiblesse du dossier d’appel d’offres »
L’appel d’offres ne prenait pas en compte l’approfondissement du chenal d’accès et du prolongement de la digue de la prudente, alors que le quai prévu d’une longueur de 300 ml est fondé à -13m zéro Port. Et c’est le premier grief qu’avait soulevé Keira. « Le PAC prévoyait que le Ticket d’entrée devrait servir à un début d’approfondissement du chenal d’accès et qu’au cours des négociations, demander au partenaire choisi de prolonger la digue en vue de protéger l’extension qu’il serait amener à réaliser », écrivait également l’ancien secrétaire général à la Présidence sur l’appel d’offres.
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« Faiblesse de la négociation de la convention »
Dans son courrier, Keira relevait aussi que la commission ayant assurée le dépouillement et donc désignée l’adjudicataire a été reconduite pour négocier également la convention. Il estimait donc que les carences de l’adjudication étaient ainsi masquées par les négociations du fait que cette commission est devenue de facto juge et partie. Le 26 avril dernier, le rapporteur de la Commission administrative d’enquête sur le contrat de GETMA a également dénoncé le fait que des membres de la commission d’évaluation s’étaient retrouvés dans la commission de négociation.
L’autre faiblesse qu’avait remarquée Keira était l’apparente précipitation dans les négociations. Lesquelles semblaient avoir été bouclées en deux semaines, alors que pour des conventions de cette nature « la plupart des autres ports avaient négocié pendant au moins six mois et avec l’assistance de cabinets d’avocats-conseils rompus aux négociations du genre.»
« L’insuffisance de la Convention telle que signée »
Dans cette autre rubrique, Kéira notifiait au ministre des Transports que le droit de concédant a été retiré au port autonome de Conakry en violation du décret numéro 051/PRG/SGG/88 fixant l’organisation des conditions de fonctionnement du port autonome de Conakry, du 17 février 1988, et contre l’avis du conseil d’administration formulé sur la question et adressé au ministre des Transports…
Lire l’intégralité du courrier de l’ancien ministre Secrétaire général à la Présidence: