Entre 2005 et 2006, on était descendu au 8 novembre avec des revues dans lesquelles Aboubacar Condé, un pisse-copie du journal l’Indépendant, comme je l’appelais sans qu’il n’en prenne ombrage, avait découvert deux photos, qu’il tenait à tout prix à scanner pour son journal, c’étaient les photos de Grenier et de Léon Cher. Pas beaucoup de Guinéens ne connaissaient ces deux personnes. Mais, on entendait les démêlés pas reluisants de Grenier avec un club de football, si ce n’est pas Athlético de Coléah, c’est dans l’affaire GETMA, on ne s’était pas trop intéressé.
Est-ce qu’il n’est pas opportun de questionner à ce sujet Kader Sangaré et Cellou Dalein Diallo, le premier avait l’AS Kaloum en main et le second était Premier-ministre en 2006, ils doivent savoir un bout dans cette affaire. Avec le recul, certains se demandent si Cellou n’a pas été piégé et poussé à la démission pour laisser les coudées franches à ceux qui ont mis en place le gouvernement de Souaré pour mieux tirer les ficelles dans nombre d’affaires.
A cette époque à peu près, la gestion du port par ENTRAT avec TRANSMAT battait de l’aile et devait être cédée à un tiers. Les mareyeuses avaient caporalisé le port, Ismaël Condé en avait fait les frais. Le port était ingérable, c‘était le lieu de gabé-gabé de Conakry, là où tout le monde gagnais son pain quotidien. La Guinée était dans la turbulence syndicale, Lansana Conté était malade et n’était pas tout à lui. Il était même allé tirer Mamadou Sylla du trou : la justice, c’est moi!
Les affaires du pays étaient dirigées par un clan, la hiérarchie militaire était corrompue par le trafic de drogue. Toutes les affaires de l’Etat passaient obligatoirement par la corruption, c’était juste avant la grève de janvier-février 2007. Tout était sens dessus-dessous.
On ne se rappelle pas précisément si NECOTRANS et GETMA ont eu la gestion au temps de Ahmed Tidiane Souaré ou de Lansana Kouyaté, mais c’était avant l’arrivée du CNDD. Comment s’est faite la passation de ce marché, on parie qu’elle n’est pas transparente. En plus, la gestion n’était pas non plus propre, tout pouvait sortir clandestinement, même les douilles des obus de canon et des pièces de la monnaie de singe comme ferrailles. La gestion avec Bolloré a fait tout changer radicalement.
Quant à affirmer que Bolloré a influé sur l’élection de Alpha Condé, c’est une autre paire de manches. Cette élection de 2010 était particulièrement suivie et accompagnée par la Communauté internationale, qui avait mis Dadis Camara au garage pour avoir le terrain et la cour libres. Les plus en vue étaient les USA, la RFA, la France, l’Union Européenne, la CEDEAO et bien d’autres, qui veillaient au grain. Au vu des résultats très controversées du premier tour, avec ses 18%, loin derrière les 42% de Cellou, il était difficile de croire que Alpha avait bénéficié d’un coup de piston de la part de X,Y et Z, puisqu’au deuxième tour, les choses sont allées comme sur des roulettes avec cette coalition de dupes entre Cellou et Sidya.
Jusqu’à ce que Cellou Dalein vide son sac, on ne peu que faire des conjectures sur l’origine des fonds de campagne de Alpha, on disait que Lansana Kouyaté avait mis généreusement la main à la poche, il n’était pas seul. Peut-on dire que s’il y a eu du Bolloré dans les rouages, il n’a pas dû être prépondérant ?